• * La course à la montre…*

     

     Mes genoux flanchèrent et je cédai à ce poids qui m‘incombait.

    _ «  Alisea! Alisea! cria quelqu’un au loin dont on entendait les pas rapides venant à mon encontre, étendue par terre, ma joue écrasant le sol froid de l’hôpital.

    _ Edward… » soufflai-je avant de fermés les yeux à jamais.

    Nous revoilà au point de départ…

    *

    *             *

     Cinq heures auparavant…

     <3 Alisea <3

     _ «  Alisea? Chérie je t’en supplie, reprends toi! Cela fait 6 jours que tu es enfermé dans ce mutisme. Je ne pourrais pas tenir bien longtemps…sanglota ma mère, en me voyant assise immobile dans mon lit et le regard fixant un point dans le vide.

    _ Laissez moi! J’ai envie d’être seule! criai-je pour la première fois depuis ces 6 jours, avec une véhémence que je ne me connaissais pas.

    _ Alisea… » gronda mon père, furieux de mon attitude.

    La porte de ma chambre était à demi ouverte, indifférente aux pleurs, aux paroles, au faite d‘attirer l‘attention des gens dans l‘hôpital…j’en avais marre!

    Mes yeux espionnèrent furtivement les passants dans le couloir quand je vis surgir de nulle part avec une vitesse presque inquiétante, une ombre noire et floue au pas de l’entrée. Elle était immobile, elle était élancée et inquiétante…Un frisson m’échappa et avec terreur, je regardais mes parents. J’avais peur…cette chose n’avait rien de bon en elle, rien de rassurant. Elle était venue pour moi…elle attendait patiemment, me signalant la fin. De peur qu’elle s’attaqua à mes parents, je fis un effort pour me reprendre et m’excuser.

    _ «  J’ai besoin de calme…je suis désolée si j’ai été invivable ces quelques jours.

    _ Rien ne serait arrivé si tu avais dit la vérité à Edward! coupa mon père, énervé.

    _ Oui…j’en subis les conséquences. Vous n’avez pas à subir ce que j’éprouve. Cela ne concerne que moi! J‘ai besoin de réfléchir…Vous repasserez demain d’accord?? Ne vous inquiétez pas…ça va aller. lançai-je en scrutant soucieuse la porte d’entrée, plus aucune trace de l’ombre...peut être une hallucination.

    _ Je n’en suis pas très sûr. grommela mon père.

    _ J’ai réagit depuis tout ce temps donc c’est déjà un pas!

    _ Laissons là se reposer…il vaut mieux qu’on repasse demain. La nuit lui portera conseil.  » dit sagement ma mère en effaçant ses larmes, triste.

    Les ayant tout de même fait de la peine, ils n’allèrent pas me serrer contre eux, ils se contentèrent d’un « A demain…repose toi ». Je ne leur en voulais pas, c’est bien moi le problème. Ma colère envers Edward était mitigée, une part de moi lui en voulait de m’avoir laisser tomber lâchement et l’autre part, était retourné contre moi…après tout je comprends sa réaction…

    _ «  Mais ça fait tellement mal… » pensai-je douloureusement, mon poing serré contre ma poitrine en écho à ce que m’avait jeté Edward.

    *

    *             *

     <3 Edward <3

     - «  AH! » sursautai-je en me réveillant, cherchant à nouveau où j’étais.

    Cela faisait 5 nuits que d’anciens démons refaisaient surface…arasé, je mis une main nerveuse dans mes cheveux puis je recouvris de mes deux mains mon visage. Assis à présent sur la banquette au combien inconfortable, je restai ainsi indiffèrent. Après la découverte que j’avais fait dans la chambre d’Alisea, je suis sortit et j’ai été faire un tour pour me calmer tellement j’avais envie de hurler, de casser tous ce qu’il y avait à portée de main. Rien ne pouvait calmer ma rage…je trouvais cela tellement injuste…jamais jusqu’à maintenant, j’avais perdu ainsi mon sang froid. Du genre pacifiste à présent, j’en voulais au monde entier…j’avais une envie irrépressible de me battre. Après un bout de temps, je suis allé en parler chez des proches parents et je suis resté dormir chez eux. J’essayais de faire le vide dans ma tête mais rien à faire…mes pensées étaient toujours dirigées vers elle. Me déteste-t-elle? S’occupe-t-on bien d’elle?? J’avais beaucoup de mal à dormir puis ces cauchemars n’en finissaient pas…ce que j’ai eu en boucle mais de différentes manières, c’était la mort d’Alisea sous mes yeux à côté d’une créature de la nuit. A chaque fois, j’essayais de trouver un moyen de la sauver et je n’y arrivais pas. Cette ombre noire, informe, intelligente lui enleva le souffle et son aura s’éteignit…A présent, j’avais une nette idée de ce que c’était…Le souvenir de cette chose ne m’était pas revenue par hasard…

     Deux jours après, je suis retourné à l’hôpital mais je n’ai pas eu le courage d’aller la voir alors je restais tapi dans l’ombre en attendant de trouver la réponse, la solution…j’évitais les coins que fréquenté Alisea et ses parents par sécurité et le soir, je dormais dans la salle d’attente. En ce moment j’y étais, taraudé par mon impuissance. Après un long soupir, je me redressais contre le dossier et j’observais les alentours. Je voyais des auras par milliers dans le couloirs, jaune ceux en parfaite santé tels que les médecins, les infirmières puis il y avait les malades dont l’aura jaune était affaiblit…comme Alisea. A côté de certains patients, je voyais par ci par là ces auras blanches particulières les suivre…elles représentaient une autre forme d’existence. Elles n’étaient par aperçues d’eux, j’étais l’unique…cette silhouette floue avait plus ou moins notre forme seulement elle était beaucoup plus grande, je dirais un bon deux mètres…j’avais dû mal à voir s’il y avait des caractéristiques du genre humain comme nos caractéristiques faciales. On pouvait voir à travers leur corps, elle était comme transparente en tout point…c’était très irréelle. Le visage d’Alisea revint en ma mémoire et je tressaillis, comment vais-je faire? Que m’apporte ce don à part me renseigner sur l’état émotionnel et physique des gens?? Un mouvement rapide apparut à côté de moi et avec prudence, je levais les yeux vers la chose en mouvement. Mes yeux rencontrèrent ceux de la créature qu’il y a un instant j’observais…jamais jusqu’à maintenant elles ne s’étaient approché de moi, c’est bien une première pour moi. De plus près, je pouvais apercevoir un semblant de visage, ses yeux étaient d’un blanc laiteux, le nez était représenté de deux petits orifices, sa bouche formait une ligne droite et ses mains étaient étonnamment grandes. Elle posa l’un de ses grands doigts fins sur mon front, la tête incliné vers l’avant et fit d’une voix sortant des profondeurs :

    - «  Réfléchis! C‘est en toi… » pensa-t-elle dans mon esprit, d’une voix étrangement sonorisée.

    Mes yeux s’écarquillèrent plein d’appréhension et de doutes. Savait-elle quelque chose? Existe-t-il donc une solution?? J’avais beau me creuser la tête, rien ne m’effleura l’esprit. A peine cette créature était à côté qu’elle disparaissait comme par enchantement. Après deux bonnes minutes, je me suis vraiment demandé si ce que je venais de voir c’était effectivement produit. Il m’arrive trop de choses d’un coup! Je suis tombé amoureux d’une fille qui est sur le point de mourir, celle-ci à un secret comme moi…un don que nous avons hérité du jour au lendemain qui nous lie à la mort. Maintenant je découvre que ces choses que je voyais depuis tous ce temps, ces créatures blanches pouvaient entrer en contact avec mon esprit…insensé! Mon don aurait-t-il un rapport avec celui d’Alisea?? Non…mon don n’a pas autant de puissance que le sien…à moins que?…son but ne soit pas seulement de montrer et de remarquer les détails de la personne mais de changer sa vie. En y repensant, le fait d’en avoir parler à Alisea lui a permis de savoir la raison pour laquelle elle était comme ça. Il m’arrive de calmer les esprits de certains amis quand je savais que ceux-ci étaient très énervé ayant une pulsion aux conflits. Mon don était là afin de pouvoir empêcher qu’un sentiment très fort s’en prenne à d’autres personnes. Il n’était pas question de l’amour loin de là mais de la colère, la haine, l’autorité, la vengeance, le mal…Comment faire pour la sauver avec mon don?? Ce mal qu’elle a en elle est une marque de tous ces gens qu’elle a sauvé. Je ne peux pas être en mesure de défaire un aura pour un autre d’ailleurs cela touche de l’impossible! J’ai changé sa vie, j’en suis sûr c’est pourquoi son aura jaune était toujours là, vif à côté de son autre partie sombre…elle réagissait, elle se battait pour moi…pour nous. Tant que j’étais en mesure de lui dire qu’elle étais toujours là très présente, elle était confiante et avait foi en ce que nous ressentons. Sur ces pensées, je me levais et je pris une boisson chaude afin de me revigorer.

    *

    *             *

     <3 Alisea <3

     _ «  Je suis en sécurité ici…enfin pour l’instant je crois. » pensai-je, en observant les gens qui se promenaient autour de moi.

    Elle n’était pas là! Elle ne pouvait probablement pas sortir de l’établissement. Avec un soupir tremblant, je m’assis sur un banc et je me mis à contempler d’un autre œil ce qui m’entourait. Il était donc choisi que cette journée serait calme, banale et une triste fin pour moi. Je lutterais…mais pourquoi enfin? Edward n’était plus là pour moi, j’étais seule à nouveau…c’était mon choix d’être seule à combattre cette maladie, cette chose qui veut me prendre. Je replis mes jambes sur le banc, les entourèrent de mes deux bras et je m’affaissais, le front contre mes genoux.

    _ «  J’y crois encore, on est vivant tant qu’on est fort. On a la foi quand on s’endort, la rage au ventre. J’y crois encore, à tout jamais jusqu’à la mort. Le silence a eu tort, j’y crois encore… » chantai-je doucement, les yeux fermées.

    Après un long moment, je relevais ma tête…quelques larmes s’étaient écoulé et à présent, mon visage qui était malheureux changea d’un coup, le regard sombre et farouche. Je desserrais l’emprise de mes bras et je me relevais lentement, scrutant tous les passants. Mes pensées vagabondèrent vers la seule personne qui a eu autant d’importance dans mon existence. Edward…

    _ « Oublions cet orage éphémère, l’effacer et t’aimer comme hier. Je cherche et je cherche le remède pour qu’enfin, cesse la pluie, cesse la pluie! » chantai-je plus clairement, indifférente au public.

    A ces mots le ciel devint sombre et la pluie arriva comme une providence, lançant sa plus grande averse. Surpris par le changement du temps, tout le monde bougea plus rapidement pour se mettre à l’abri me laissant au milieu du déluge, insensible. Le vent, la pluie redoublèrent mais je ne bougeais pas. Je savais ce que cette créature de l’enfer attendait de moi…elle attendait que je rentre à l’abri dans l’hôpital, là où elle régnait en maître. Non…je tiendrais le coup, transie de froid et dégoulinante. Attendons encore un peu…une ou deux heures fera l’affaire puis je l’affronterais. Mes yeux fixèrent l’imposante majesté de l’hôpital Saint Juste, il devait être 16h30 et comme mue par une intuition, je regardais une vitre illuminée qui m’était familière et dont j’avais si souvent passé mes soirées à contempler le paysage. Soudain mon cœur s’arrêta quand je vis une silhouette familière debout adossée de dos à cette paroi. Edward? Edward est revenu?? Il est dans l’hôpital, dans notre salle d’attente... A ces pensées, dans un élan je courais vers l’entrée de l’établissement quand je me repris. C’était peut être un piège, une hallucination de mon désir de le voir tendu par cette ombre dont l’unique but est de m’attraper. Avec un gémissement, je pris ma tête entre les mains et je m’assis à même le sol contre un arbre qui me couvrait peu, ruisselante.

    _ «  Tout ça n’est que chimère! Il n’est pas là, il ne reviendra pas…tout ça, c’est uniquement de ma faute. » pensai-je, douloureusement.

    *

    *              *

     <3 Edward <3

     Combien de temps encore s’était écoulé depuis…j’étais à présent assis le dos contre la vitre de la salle, épuisé de réfléchir sans cesse et d‘aboutir à rien. J’essuyais péniblement mon front en sueur, sans prêter attention à la pluie qui faisait rage derrière moi, celle-ci claquant avec force contre le carreau. C’est en moi…c’est en moi…j’ai beau le répéter inlassablement, rien ne me vient à l’esprit. Or le temps était compté et si je ne trouvais rien, je ne pourrais pas sauver la fille de ma vie. Impuissant, je me relevais brusquement et je tapais d’un poing la vitre, faisant ainsi face aux éléments qui se déchaînait dehors. Tout était sombre maintenant, le soleil avait disparu…on pouvait encore apercevoir la cime des arbres, leurs silhouettes et…quelque chose à l’extérieur m’interpella. Une forme particulière se détachait d’un arbre…Sur le coup, je pensais à un fantôme ce qui peut être probable avec ce que j’ai mais pourtant mon intuition me disait que ce n’était pas ça. Il pleuvait à flots et cette personne avait pris appui d’une main sur le tronc de l’arbre, la tête baissée. Mes yeux se plissèrent pour essayer de mieux la distinguer dans l’obscurité quand un éclair à 200m déchira le ciel et éclaira un bref instant l’endroit où elle était. Sans fut assez pour découvrir l’identité de la personne…peignoir mauve, cheveux longs bruns…c’était mon Alisea. Elle devait être trempée, transie de froid, était-elle folle de rester ainsi planter là sous cette pluie diluvienne?

    Mon cœur s’affola, que faisait-elle dehors tapi sous un arbre??? Elle risquait d’avoir une pneumonie comme ça! Je ne pouvais pas la laisser ainsi…

    _ «  Mon amour… » murmurai-je, douloureusement.

    Je n’avais pas tenu ma promesse…de ne plus la quitter…

    _ « Accroche toi à moi, mon ange protecteur. Tout ira bien si nous restons ensemble… ».

    _ «  Je sais qu’à présent ma vie n’a pas de sens si tu n’es plus près de moi. Tu es ma source de vie…mon oxygène. Loin de toi, tout n’est que ténèbres et je suffoque. » m’avait-elle alors dit bien après.

    A ce souvenir, je me sentis si mal que ma décision était prise…je dois rapidement la retrouver et rattraper les choses avant qu’il ne soit trop tard. Soudain revenant à la réalité, je posais à nouveau mon regard sur elle et vit quelque chose qui déclencha mon effroi. A côté d’elle se tenait une ombre noire et quand elle remarqua sa présence, elle s’échappa d’elle et courra jusqu’à l’hôpital.

    _ «  Non! Pas ça!… ».

    *

    *              *

     <3 Alisea <3

     Il était 19h30 d’après ma montre…j’ai attendu beaucoup trop longtemps. Ne sachant comment me résoudre à combattre cette chose. Je tremblais fortement et claquais des dents appuyer contre le tronc de l’arbre. Un éclair passa puis je me retrouvai à nouveau dans le noir…C’était une mauvaise idée, qu’est-ce qui m’a pris de faire ça?

    Au résultat, j’ai froid, j’ai faim et je vais chopper la pire pneumonie qui me soit d’exister!! Je ne risque pas de battre cette ombre en m’affaiblissant toute seule…j’étais stupide, totalement!! Subitement, il me prit une nausée et rapidement je me détournai pour vomir de tout mon soul derrière l’arbre. Je n’eus pas le temps de me reprendre que le haut-le-cœur s’intensifia et me poussai à nouveau à vomir. Après quelques secondes, ça passa et je repris péniblement contenance, une main légèrement tremblante sur mes lèvres. L’envie de vomir cessa et je pus respirer librement. Je m’accrochai d’une main vacillante au tronc quand je sentis une légère baisse d’énergie en moi…comme me sentant happer par quelque chose. Cette sensation je l’ai déjà ressenti…prudemment je me retournai et la vis face à moi. La créature des ténèbres inclina sa tête d’un côté sinistrement, un léger grondement sortait de tout son être et me contempla comme si j’allais être son festin. Elle attrapa mon bras de ses longs doigts noires aux ongles pointus et mon angoisse se décuplant, je m’échappai de justesse à sa poigne de fer. Je courrai alors à toute vitesse manquant de tomber à plusieurs reprises en rentrant à l’intérieur de l’établissement.

    Alors elle pouvait circuler où elle voulait quand elle voulait…alors finalement elle a eu ce qu’elle voulait. Je n’avais pu de force par rapport à elle et où que j’aille, elle me retrouvera. Je suis sa proie, son trophée de gloire dans son monde. Il ne me restait plus qu’à courir, courir et me cacher bien qu’elle saura facilement me rejoindre. Un pli apparaissait soucieux entre mes yeux, je me mis à gronder sourdement de ma faiblesse. J’avais envie de crier, j’avais l’impression de faire parti d’un film d’horreur dans laquelle je jouais la victime. On me regarda courir laissant des traces abondantes d’eau par terre. Des patients et des médecins me virent arriver en trombe et dérapai tout en empruntant un autre couloir, les cheveux mouillés plaquaient contre ma nuque. En passant, j’aperçus Jim qui poussa un cri étonné par rapport à l’état du sol que je laissais derrière moi et me scruta interloqué de mon attitude. « Je suis désolée! » fut mes seuls mots en disparaissant par une porte battante. Dans mon élan, je poursuivais ma course jusqu’en réanimation quand je vis avec horreur…pleins de créatures noires dans les parages. Je mis une main sur ma bouche pour retenir mon cri et continuai de courir en les évitant, terrifiée que j’étais. Pourquoi?? Mais enfin pourquoi je les vois tous maintenant?? Cela veut dire quoi? Ils sont tous après moi!!

    Je détournai ma tête pour savoir si j’étais suivi et il n’eut personne. Les ombres restèrent là où je les avais vu auparavant se préoccupant sûrement de « leur » victime à EUX.

    _ « Edward!! Edward… » m’écriai-je malgré moi, en changeant à nouveau de lieu.

    *

    *              *

     <3 Edward <3

     Une demi heure auparavant…

     Après sa fuite dans le jardin, je m’élançais dans le couloir pour la rattraper mais en arrivant à l’entrée, il n’y avait aucune trace d’Alisea. Le souffle court, je m’arrêtai un instant et tendis l’oreille. Rien…le silence…Je repris ma course en cherchant l’ombre que je voulais. Je ne vis rien en passant toutes les chambres jusqu’à ce que j’en aperçoive une à côté d’un vieil homme en fauteuil roulant.

    _ «  C’est pas elle!  » pensai-je rageusement et poursuivit ma course dans les dédalles des couloirs.

    Le seul moyen de retrouver Alisea c’était de trouver la créature car il était certain qu’elle ne la lâcherait plus quelque soit les distances. Toujours attentif à mon entourage, je ralentis ma cadence, ne cherchant pas à éveiller des soupçons ou des remarques des passants. Je me dégageais de tout ce monde en dépassant un Jim qui grommelait en passant un coup de lavette au milieu du couloir. celui-ci en m’apercevant, m’interpella : « Il faudra dire à Alisea d’éviter de salir tout ce que j’entretiens! ».

    _ «  Vous…vous l’avez vu, Jim?? demandai-je, soucieux.

    _ Oui…elle est arrivée en trombe comme si elle avait le diable à ses trousses et tout dégueulasser mon sol. Regardez ça! Quel gâchis…c’est pas de tout repos, tu sais!

    _ Je…je suis vraiment désolé! Dès que je la vois, je lui en ferais part. Elle se fera rudement sermonner…Euh..savez-vous par où elle est partit??

    _ Hm…je crois que je l’ai vu rentrer dans le service de réanimation…

    _ Mer…merci beaucoup, Jim ».

    Sur ces mots, je marchais plus vite dans le couloir et je passais par les urgences là où la première fois j’avais suivi Alisea intrigué, direction le service de réa. Entrant dans ce secteur, j’eus droit à une panoplie d’ombres qui erraient sans but, certains seuls et d’autres accompagnant un malade. Alisea avait-elle vu ça?? C’est impossible…ceux qui sont sous le point de mourir ignore qu’ils sont suivi par elles. Pourtant je l’ai bien vu, elle est partit en la voyant…comment est-ce possible?? Le fait d’avoir ce don l’a rendu plus sensible sur cet univers étrange, semble-t-il. Soudainement, j’entendis quelqu’un criait mon prénom au loin.

    _ «  Alisea!  » répondis-je à son appel désespéré.

    Comme touché par un mauvais pressentiment, je repris mon pas de course avec frénésie regardant partout et me laissant guider par cette voix lointaine qui m’appelait au secours.

    *
                                                        
                                                          *            *                                                      

     <3 Alisea <3

     J- 15 minutes…tic-tac-tic-tac

     Elle m’avait rattrapé, gagnant de la distance au fur et à mesure…j’avais à présent un poing de côtés et j’avais dû mal à avancer. Je pris au passage l’ascenseur et j’appuyais au bouton du 1er étage. Arrivée sur le palier du 1er étage, je parcourais le couloir et je me réfugiais directement dans les toilettes du personnel. Appuyée face au lavabo et me regardant dans la glace, ma peau était cendreuse et mes yeux éteints. Ma vision commençait à voir trouble, je m’accrochais au bord du lavabo vacillante subitement. Je fermais les yeux pour contenir ma douleur mais elle ne fut que plus vivace encore…Avec difficulté, je les rouvris et la vis derrière moi dans le miroir. Un cri s’échappa de mes lèvres mais bien tard car elle m’avait à nouveau touché et je sentis quelque chose exploser en moi. L’ombre s’écarta, me laissant bouger librement en tâtant les bords des trois lavabos alignés aveuglément. Ma respiration commençait à être haletante…j’avais de plus en plus de mal à déglutir, à reprendre mon souffle. Quelque chose bloquait dans ma gorge... Je sentais un fluide se répandre à l’intérieur de moi, dans tous mes organes…mes poumons sont morts…Avec horreur, je me débattis contre moi-même et mon corps qui se laissai engourdir. Je sortis des toilettes brusquement, me cognant contre le mur d’en face et je repris une marche plus tremblante. Il n’y avait aucune personne dans les environs…ni infirmière ni médecin ni personne extérieure…j’étais seule au monde et j’allais mourir dans la pire souffrance qui soit. Au bout de 10 mètres, mes genoux lâchèrent…je commençais à perdre toute sensation émanant de mon corps…le contact froid du sol, la dureté de l’impact de ma joue dessus.

    _ « Alisea! Alisea!…» cria quelqu’un au loin d’un pas précipité.

    Edward?? C’est toi?? Mon tendre amour…où es-tu? Mon esprit cessa ses interrogations…trop fatigué à présent.

    _ «  Edward…» soufflai-je, mes dernières pensées pour lui.

    *

    *             *

     <3 Edward <3

     Je l’avais enfin retrouvé…Alisea a eu juste le temps de fermer l’ascenseur pour éviter l’étrange créature. Alors que celle-ci s’effaça, je pris directement les escaliers…

    En arrivant à l’étage, la première chose que je vis au loin c’était Alisea gisant par terre immobile, l’ombre sournoise à 2 mètres d’elle. Mon cœur manqua un battement et ma blessure se rouvrit à nouveau.

    _ «  Alisea! Alisea! » criai-je en courant vers elle, torturé.

    Elle reposait inerte, les yeux clos. Elle ne réagissait pas à mon approche pas plus que quand je la pris dans mes bras désespérément, accroupi. Elle ne répondit à aucun de mes appels…

    _ «  Alisea! Alisea! Non pas ça! Je vous en prie! » m’exclamai-je en sanglotant contre elle, mon visage dans ses cheveux.

    Ne meurs pas, ne meurs pas!!!…Je m’accrochais à elle péniblement regardant son visage, bouleversé. Mon amour, pardonne moi! Puis un mouvement attira mon intention face à moi, l’ombre avait tendu sa main vers elle sans la toucher et je vis soudain son aura être aspirer et disparaître sous mes yeux. La mort…elle était la mort…

    _ «  NON!!!!!!! » criai-je, furieux et plein de rage à celle-ci.

    Elle me toisa sans aucune émotion, baissa enfin sa main et se retourna, dans le but de partir.

    Quelque chose revint alors dans mon esprit comme venu du plus profond de mon être…

    _ « Ce terrible don qui détruit ma santé à chaque fois que j’en sauve, n’est qu’un rendu. Je suis débiteur de ce don… ».

    C’est ça…un marché!

    _ «  Attends! » l’interpellai-je.

    Elles fonctionnent par des marchés…pourquoi n’y ai-je pas penser bon sang!? L’ombre se retourna à demi, légèrement ennuyée.

    _ « Faisons un pacte! » lançai-je enfin après une hésitation.

    Celle-ci s’anima subitement, curieuse. J’ai enfin capté son attention.

    _ «  Que peux-tu me proposer, insignifiant mortel? Que cherches-tu? A gagner du temps? Il est bien trop tard…pensa-t-elle dans ma tête, d’une voix sombre.

    _ Je te fais une proposition, la mort! Enfin si tu es la personne que je crois où seulement un de ces semblables…je suis sûr que ce que j’ai à t’offrir, t’intéressera plus que tu ne le crois!

    _ Développe ta théorie…( attitude impénétrable )

    _ Je veux faire un échange…commençai-je, toujours accroupi, effleurant les cheveux de mon aimé.

    _ Tu veux prendre sa place pour qu’elle vive??

    _ Non…pas exactement…je veux t’offrir quelque chose de même valeur selon moi que sa propre vie! Vous êtes intelligents…vous n’êtes pas sans savoir que personne ne peut vous voir ni vous parler à part ceux de votre espèce. Seulement ce n’est pas le cas pour moi…je suis diffèrent, je suis le seul à ma connaissance.

    _ Je le sais…

    _ Très bien dans ce cas! Redonnez lui sa vie, son aura et en contrepartie je vous donne ce don qui m’a été offert.

    _ Tu es prêt à rejeter ce don qui t’a été donner de Dieu? Pour elle? dit-elle, intriguée.

    _ Elle m’importe plus qu’autre chose! Ce don n’a pas de réel intérêt pour moi, je peux m’en passer! Ce jour devait finalement arriver ( j‘eus enfin la révélation que j‘attendais )…je n’avais ce don que parce j’allais la rencontrer et changer sa vie. Une perte compensait par un don mais ça ne suffisait pas à rendre heureux quelqu’un, il fallait qu’un changement s’opère afin d’ouvrir la porte du bonheur. Mon bonheur c’est elle…ce n’est pas un hasard si vous avez choisi de lui donner ce don…C’était un moyen de compenser les deux balances…une part de bien et une part de mal. On a été choisi…parmi tant d’autres. Au contact des deux, tout peut être annuler, il suffit de le découvrir et de bien si prendre. N’ai-je pas raison? déclarai-je, par déduction.

    _ Malin, très malin…c’était très recherché mais vous avez fini par trouver! La chance devait être avec vous! Je pensais qu’il avait tort…mais à croire que je l’ai sous estimé encore. murmura-t-elle, énigmatique.

    _ Tous ceci n’était qu’un jeux pour vous? fulminai-je.

    _ Non, c’était simplement un défi et un accord que nous avions conclu il y a quelques années. Il t’a choisi toi…moi j’ai seulement attendu un peu avant de faire mon choix…mais rassure toi, tu as trouvé la solution. J’accepte ton pacte!

    _ Ne cherchez pas à me devancer…elle ne mourra pas avant très longtemps! annonçai-je, sérieux.

    _ Ne vous inquiétez pas! Elle sera en pleine santé après mon départ…je ne suis pas un tricheur, je ne suis pas à une année près, je saurais être patient.

    _ Elle n’ira pas avec vous! lançai-je, menaçant.

    _ Probablement…mais on ne sait jamais! A présent, signant notre accord! » répondit-elle, nullement décontenancée.

    Je me détachais d’Alisea, toujours immobile et je me levais, fixant prudemment cette forme surnaturelle.

    Elle tendit sa main athlétique pourvue de grands ongles noires et on se serra mutuellement la main. Un courant d’air circula dans le couloir faisant ainsi ébouriffé mes cheveux et l’instant d’après, l’ombre avait disparu…

    Toujours sur le qui-vive, je scrutais les alentours étonnamment silencieux puis je reportais à nouveau mon attention sur l’élue de mon cœur. M’agenouillant à ses côtés, je la soulevais délicatement et tendis l’oreille afin de m’assurer qu’elle respirait. J’entendis un léger souffle sortir de sa bouche et en effleurant son corps, je le sentis à nouveau s’animer.

    Je posais délicatement ma tête sur son cœur et je pus avoir le plaisir de l’entendre à nouveau battre. Si j’avais eu encore le don, j’aurais certainement aperçu une aura jaune éclatante émaner de son corps. Elle remua légèrement les lèvres puis ouvrit délicatement ses adorables yeux si familiers à mon cœur.

     _ « Dieu que je l’aime!…oh, pardon. » me repris-je en pensant, amusé.

    Elle bâtait des paupières, se demandant où elle était puis elle me regarda enfin.

    _ «  Ed..Edward? C’est…c’est toi? Je me sens différente…chuchota-t-elle, de peur sûrement que ce ne soit qu’un rêve.

    _ Oui, c’est moi. lui murmurai-je, tendrement en la serrant contre moi.

    _ Je…je suis morte. C’est ça? bredouilla-t-elle, perdue.

    _ Non…tu as la vie devant toi. Tout est bien qui finit bien. On ne sera plus séparer.

    _ Quoi? Mais comment? dit-t-elle, surprise.

    _ Tu n’es pas la seule qui protège les autres! lançai-je, énigmatique.

    _ …J’ai raté quelque chose, n’est-ce pas? Tu compteras m’en parler?

    _ Oui…nous avons tous notre temps. Nous sommes libres, ma douce.

    _ Libre? Tu veux dire…que je ne suis plus condamnée? bafouilla-t-elle en pleurant toutes les larmes de son corps.

    _ Non, tu ne l’es plus! Tu vas pouvoir sortir de cet endroit! déclarai-je en la berçant et en lui murmurant des mots doux.

    _ C’est un miracle!

    _ Oui…( mon regard fut éteint le moment d’après que ça l’inquiéta ) …pardonne moi de ne pas avoir tenu ma promesse. Je ne voulais pas te faire du mal…

    _ Ce n’est rien…tu es revenu, c’est tout ce qui compte et tu m’as sauvé! pleura-t-elle en se nichant contre mon cou.

    _ Sache que je n’étais jamais loin, même si tu ne m’avais pas vu…j’étais dans l’hôpital! Je veux que tu le saches…je ne pouvais rester trop longtemps loin de toi. Tu es l’être le plus merveilleux au monde qui me soit d’exister.

    _ Je ne t’en veux pas! Je comprends ta douleur…je suis désolée de t’avoir affliger ça, toi la seule personne que j’aime de tout mon cœur. Oublions et allons de l’avant! Pensons à notre avenir… annonça-t-elle en se penchant vers moi.

    _ Mon amour!…il me tarde de le connaître!  » avouai-je en l’embrassant fougueusement contre mon cœur.

                                                                                    
                                                                     
    Bonus spécial - 4 mois plus tard…


     
    _ «  Attends…c’est bientôt terminé…voilà, c’est fait! Tu me vois? demandai-je en écrivant ces mots dans une fenêtre.

     _ «  Je mets la mienne… » - avait-t-il écrit.


    Assise au bureau de mon père, j’attendais le résultat sur l’ordinateur familial. J’avais internet mais jusqu’à présent, je n’avais jamais utilisé MSN…je ne l’ai fait que pour une personne. Soudain un petit écran s’afficha à côté comme moi et je le vis enfin après tout ce temps…La dernière fois qu’on s’est vu c’était pendant les vacances du mois d’avril c’est-à-dire il y a un mois au moins. Il a passé quelques jours avec moi, c’était merveilleux! A ce souvenir, je rougissais fortement gênée aux moments qu’ensemble on avait partagé. Avec mes économies, j’ai pu enfin acheté une Cam…on avait mis notre mal en patience se contentant de s’écrire sur MSN…mais maintenant c’est fini et je n’en étais que plus heureuse. Il avait un peu changé, il ne s’était pas rasé depuis quelques jours apparemment et il avait les cheveux en bataille. Je fondais littéralement à sa vue, il était craquant comme jamais. Il m’observait aussi immobile et sûrement autant heureux que moi puis je vis qu’il était entrain de marquer quelque chose…

    _ «  Tu es plus belle que dans mon souvenir…je suis tellement content de voir ton si beau visage… 

     

    _ Tu es beau aussi, mon tendre amour ^_^

     

    _ Il me tarde de te voir…

     

    _ Moi aussi…j’ai tellement hâte de te serrer contre moi…

     

    _ Soyons patient, Alisea…dans un mois, les grandes vacances débuteront et nous serons à nouveau réuni.

     

    _ Il me tarde d’être auprès de toi…passez des vacances chez toi et rencontrez ta famille.

     

    _ Ne t’inquiète pas! Je leur ai parlé tellement de toi…ils ont hâte de te voir =)…zut!

     

    _ Quoi? Qui a-t-il? 0_0

     

    _ C’est pas possible! Beth m’a battu au Minotaure…tricheuse! Elle en profite quand je suis distrait pour me coincer!

     

    _ Lol…ça ne m’étonne pas! xD.

     

    _ Maintenant qu’elle connaît ma faiblesse, elle en profite pour me faire perdre tous mes moyens! Mais ne t’inquiète pas…je compte bien me rattraper! Elle va voir! lol.

     

    _ Quelle faiblesse?? *_*

     

    _ …Je croyais que c’était manifeste. »


    Je le regardais pensive et je le vis me fixer avec une telle tendresse dans les yeux.


    _ « Moi? C’est moi, ta faiblesse??

     

    _ Oui, pourquoi? En doutes-tu??…Beth a tendance à me parler de toi à chaque fois qu’on fait le jeux en ligne et quand c’est comme ça, je pense continuellement à toi.

     

    _ Euh…je ne sais que penser? - rougis-je.

     

    _ Tu es adorable quand tu rougis…ça me donne plus envie de te voir et de t’avoir près de moi.

     

    _ Moi aussi…j’ai envie…de te serrer contre moi. Tu me manques…tes bras me manquent…

     

    _ Alisea… » - il évitait mon regard.

    Il bougea nerveusement…puis il sembla être interpeller vu qu’il tourna la tête derrière et partit rapidement. Mais où va-t-il? A part ça, depuis l’incident à l’hôpital, on a décidé d’un commun accord de nous tenir éloigner de ce genre d’endroit…peut être parce qu’on a vu trop de chose que nous n’oublierons probablement jamais…enfin du moins pendant un moment, le temps que ça passe. Distraitement, je lui écrivais mes sentiments.


    _ «  Je t’aime…tout ce que je souhaite c’est de passer le reste de ma vie avec toi. - écrivais-je.

     

    _ J’en rêve tout le temps…tes baisers me manquent…c’est tellement dur, je crois que je ne peux plus me passer de toi. Je suis inconditionnellement et irrévocablement amoureuse de toi…c’est assez amusant…jamais je n’avais pensé jusqu’alors faire une déclaration comme ça en ligne lol. » - poursuivais-je.

     

    Trop concentrée par ce que j’écrivais, je ne l’ai pas vu revenir. Quand il lut ces mots, il se leva et farfouilla dans un coin de sa chambre puis revint s’asseoir rapidement.


    _ «  Es-tu capable d’attendre un jour supplémentaire??

     

    _ Quoi?? ( il me souriait malicieusement )

     

     _ Je ne peux pas rester là sans rien faire alors que tu me dis ça! Je veux te voir, te prendre dans mes bras, t’embrasser et te dire ces choses là en face. Je prends l’avion aujourd’hui…j’ai commandé et demain après midi je serais en bas de chez toi. Sauras-tu tenir le coup?

     

    _ Tu me dis ça! Tu es fou! ^_^. Que va penser ta famille? ( surprise totale )

     

    _ Elle pense comme moi! =)


     
    _ …Eh bien…attendre un jour c’est rien comparé à un mois, je saurais me tenir. Je t’attendrais, Edward…reviens moi! ( impatiente )

     

    _ Je fais mon sac…je préviens tes parents, ne te fais pas de soucis. Je leur dirais que je veux te faire une surprise lol.

     

    _ D’accord! Dépêche toi alors!

     

    _ Oui, oui…mademoiselle l’empressée =)

     

    _ Qui l’est le plus entre nous deux?

     

    _ Va savoir! lol. A demain, mon ange…

     

    _ Je vous aime Edward Masen!

     

    _ N’oublie pas de me le dire demain! » - écrit-il en souriant puis on coupa la conversation après de derniers mots doux.

     Quel joie immense quand le lendemain enfin je pus à nouveau le retrouver…j’avais tellement guetté son arrivé qu’au moment où je l’ai vu, je suis sortie et j’ai sauté dans ces bras que j’aimais tant en riant. On s’embrassa longuement, très longuement sous le regard amusé de mes parents.

    _ «  Je t’aime, Edward…je t’aime à la folie! m’exclamai-je, enjouée.

    _ Enfin tu es là…( souriant ). Que ferais-je sans toi, Alisea? » me chuchota-t-il amoureusement, en effleurant lentement mes lèvres tout en me regardant.

    Je crois qu’il n’y a pas plus belle fin que celle là non? lol.

     

    <3 FIN <3

    Miss Lovely

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Trois semaines se sont écoulés depuis, l’hiver arriva tellement vite. La neige recouvrait tout le jardin de l’hôpital ainsi que les lieux environnants. Depuis qu’il est partit, je me suis considérablement rapprochée de mes parents comme jamais auparavant. C’est comme si on se redécouvrait, comme si on recommençait à zéro. Ils restèrent avec moi chaque jour qui suit allant même jusqu’à proposer de veiller sur moi, ceux sur quoi j’étais contre car je voulais qu’ils se reposent mais aussi afin de continuer de sauver des gens dans le secret. J’ai pu parler à ma mère de Beth et j’ai même eu l’occasion de mentionner mon amitié avec…lui…depuis un moment, j’évite de dire son prénom car cela m’était de plus en plus douloureux. J’avais un manque, un vide au fond de moi…à la fois terrible et angoissant. Il ne me quittait pas…

    Je suis condamnée…voilà la vérité et je suis incapable de l’annoncer à Beth ou encore à…Je retins mon souffle, mon front tremblant contre la paroi de la vitre de la salle d’attente.

    _ «  Alisea? Nous y allons ton père et moi. Tu es sûr que tu ne veux rien?…tu ne veux pas qu’on reste avec toi ce soir? s’enquit ma mère, anxieuse, son manteau sur son avant bras suivi par mon père pensif.

    _ C’est pas la peine, maman! Je vais bien! Vous pouvez y aller sans crainte…je ne compte pas partir dans la nuit…j’ai…j’ai fait une promesse et je me battrais. Ne vous inquiétez pas! rassurai-je, toujours le nez collé à la vitre glacée.

    _ Les parents ne pourront jamais être totalement rassurer ma chérie mais soit…s’il y a néanmoins un soucis, appelle-nous. On t’aime ». murmura mon père en allant déposer un baiser sur mon front légèrement incliné vers eux suivi par un câlin maternel puis ils partirent.

    Demain c’est la veille de noël…

    Pendant cette période, les horaires ont changé à peu de choses près pour les visites...avant c’était jusqu’à 20h et là c’est jusqu’à 19h30. Je me remis à contempler le paysage enneigé et on voyait qu’une averse faisait rage.

    *

    *               *

    Il pleuvait à flots quand quelqu’un sortit d’un taxi, en tentant tant bien que mal de cacher cette averse avec son bras. Il traversa la route pour rejoindre de l’autre côté l’hôpital. Légèrement essoufflé et trempé des pieds à la tête, il s’arrêta un instant à l’entrée et secoua son manteau marron d’où était posé de nombreuses gouttelettes tel des cristaux. Il essuya d’une main son visage quelque peu mouillé et leva les yeux vers la porte d’entrée. Il se figea…Il vit avec malheur les modifications d’horaires et resta immobile devant, consterné et abattu. Le vieux Jim était seul au rez de chaussée dans la semi pénombre à entretenir le sol quand il le vit, pensif à côté d’une tempête incroyable. Edward l’aperçut et sembla hésiter…Jim s’approcha de plus près et reconnut le fameux jeune homme qui était souvent avec Alisea. Cela faisait un bon moment qu’il n’était pas venu…Il était probablement revenu pour la voir et n’avait eu aucun vent des changements d’horaires…il fut pris au dépourvu. Le voyant ainsi, il compatit et pensa que pour une fois, il pouvait faire une exception à la règle. Cela faisait déjà 10 ans de bons vieux et loyaux service dans cet hôpital et n’a jamais eu à dérober à la règle jusqu’à maintenant…mais pour lui, il était évident que ce garçon devait rentrer afin de la voir. A cet instant, Charlie passa en coup vents quand il vit le vieil homme regardait Edward, les yeux fermés par la lassitude et le front contre la porte de l’accueil. Il s’avança vers Jim et celui-ci le fixa d’un air contrit. L’interne soupira et suivit de Jim, alla à l’encontre d’Edward.

    *

    *               *

     Je finis par m’arracher à la contemplation de l’extérieur et je me mis à m’asseoir les jambes croisés sur un banc, seule face à d’impressionnantes machines lumineuses. Il n’y avait pas un chat, c’était le silence radar. La musique de fond était toujours présente, ne sachant que faire je prêtais attention à la douce mélodie et aux paroles…

    «  Je pense à lui ce soir, la solitude est venue me voir…

    Si mon amour a tort, est-ce que mon âme aimera encore?

    Car il est celui…il est l’homme sans qui, tout s’éteint dans mon corps… ».

    Mes yeux commencèrent à picoter péniblement, je sentais venir mon désarroi, ma vulnérabilité…

    «  …Je donnerais ma vie, mes jours, pour une nuit

    Je lui donnerais mes rêves, pour ses lèvres sur mes lèvres… ».

    Les larmes glissèrent une après une, connectée à cette chanson.

    « …Je risquerais mon âme, mes espoirs et j’épuiserais mes larmes…

    Je donnerais toute ma vie, pour qu’il m’aime une nuit… ».

    Les larmes apparaissèrent de plus belle et je me mis à sangloter, tremblante.

    Edward…Edward…Edward…Edward…avais-je en tête, le visage en pleurs. J’entourai mes genoux de mes mains et je me mis à me balancer pour calmer ma douleur à nouveau béante. La chose apparut à moi comme une évidence…j’étais irrémédiablement et immanquablement tombé amoureuse de lui.

    «  …J’ai vu dans son regard, imaginé le début d’une histoire… ».

    Je reniflais discrètement et j’essuyais avec ma manche mes yeux humides. Edward arriva à cet instant et me vit écoutant cette musique. Me voyant pleurer, il chercha à savoir ce qui avait provoqué cela quand il prêta à son tour attention à la chanson.

    « …Je ressens sa présence, près de moi, effaçant les distances

    Car il est celui, il est l’homme sans qui, tout s’éteint et s‘enfuit…

    Je donnerais ma vie, mes jours, pour une nuit

    Je lui donnerai mes rêves, pour ses lèvres sur mes lèvres…

    Je risquerais mon âme, mes espoirs et j’épuiserais mes larmes

    Je donnerais toute ma vie, pour qu’il m’aime une nuit… ».

    Il secoua légèrement sa tête, chassant probablement des pensées inconscientes. Subitement, je me figeais proie à un rêve identique à celui-ci où j’étais seule dans la salle d’attente à l’attendre tout en écoutant de la musique. Et ce beau soir, il réapparaissait à côté de moi. Cette ombre à 5 mètres de moi n’était qu’une illusion…cette impression familière aussi n’était que tromperie… pourtant cela avait l’air si vrai que je me laissais à croire qu’il était juste là, près de moi.

    _ «  Alisea? » me murmura-t-il au loin, d’une voix grave.

    Accroche toi à ce rêve, Alisea!

    Je levais les yeux lentement pour les poser sur ses prunelles grises. Il était diffèrent du rêve, il était trempé mais ce côté était terriblement séduisant.

    _ «  Tu vois, je suis toujours là. Je t’ai dit que je t’attendrais… » disais-je en lui souriant tendrement.

    Son visage sérieux s’anima soudain et l’ombre d’un sourire apparut sur sa bouche. Un sourire craquant…des lèvres si douces, si tentantes…exactement comme dans mon rêve. Il avança lentement et sachant par quoi finit mon doux rêve, je le pris de vitesse. Je me levais puis je courais vers lui pour sauter dans ses bras chauds et rassurants, mes mains autour de sa nuque. En me réfugiant contre lui, j’avais l’impression que c’était réel…ce qui un instant me dérouta. Il répondit en m ‘enlaçant passionnément et posa son regard tendre sur le mien. Mes illusions s’envolèrent d’un coup, mes désirs inconscients refirent surface et dans un élan mon corps réagit à la place de ma raison.  Mon corps frissonna de désir et de volupté entouré de ses bras quand je me penchai vers ses lèvres pour les effleurer puis les goûter avec fièvre. Mes lèvres collés aux siennes, mes mains agrippés à ses cheveux, j’entamai un lent ballet entre nos deux langues, entrecoupés par le rythme saccadé de notre souffle. Cette sensation était étrange…ce n’était pas comme dans mon rêve…il y avait quelque chose de plus que je ne saurais définir. Edward m’embrassait à perdre à l’haleine de quoi perdre la raison et me souleva légèrement…ça n’en finissait pas!!!! Alors que dans mon rêve, cela n’avait pas été aussi loin. Me serais-je trompée???

    Tendrement mais doucement, je ralentis la pression de mes lèvres sur les siennes et il le sentit. Il s’arrêta les yeux fiévreux et posa lentement ses mains sur mes deux joues. Le contact froid et humide me fit réagir…cela n’avait rien d’un fichu rêve, bon dieu!

    « _ Ce n’est pas un rêve c’est ça? demandai-je, malgré moi.

    _ Non… » me chuchota-t-il, en caressant lentement mon dos.

    Il me serra afin de me faire comprendre qu’il était bien réel ce qui me faisait rougir énormément. D’un doigt, il effleura le contour de mes lèvres et de mon visage.

    _ «  Je suis bien là…tu pensais rêver? Je t’ai pourtant promis que je reviendrais et je suis revenu.

    _ Euh…( paumée ).

    _ Tu as vraiment cru être dans un rêve? ( surpris ) Alors ce baiser…?

    _ J’ai beaucoup rêvé de ton retour…mais jamais je n’aurais agi ainsi si j’avais deviné que tu étais vraiment là. avouai-je, embarrassée.

    _ Tu veux dire…que tu préfèrerais m’embrasser dans tes rêves plutôt que dans la réalité? s’enquit-il, intrigué, les yeux braqués sur moi.

    _ Euh…eh bien… » commençai-je en le scrutant, hésitante.

    Je n’eus pas le temps d’émettre quelque chose qu’il reprit délicatement mes lèvres. Il réussit à m’arracher un soupir haletant et me fixa d’un œil diffèrent.

    _ «  Edward…je…( perdue )…on ne peut pas…tu es mon meilleur ami…jamais je ne veux perdre notre amitié…bredouillai-je, en regardant mes pieds.

    _ Alors c’est ça…( pensif )…tu as peur…tu veux qu’on reste amis à jamais. Cela semble bien long… après tout ce temps, j’y ai beaucoup songé…

    _ Non, Edward! suppliai-je, les yeux fermés.

    _ …Je pensais me contenter d’être un ami pour toi mais je me dois d’avouer qu’une part de moi, voulez plus que ça. Pourquoi n’as-tu pas quitté un seul instant mes pensées?? Pourquoi ce vide loin de toi? Pourquoi je me sens si mal si impuissant face à toi? J’ai peur…de perdre ce qu’il y a de plus vital pour moi. J’ai peur de perdre pour l’éternité celle qui m’est enfin destinée…j’ai peur de te perdre, Alisea.

    _ Tu ne sais pas ce que tu dis…On n’a pas d’avenir, Edward. Je risque probablement de passer ma vie dans cet hôpital et tu vis à l’autre bout de la terre. pleurai-je, en me cachant de mes mains.

    _ Tu es toute ma vie…et ça ni les océans ni les continents n’y changeront rien. Je t’ai tellement attendu, Alisea…laisse moi entrer dans ta vie! dit-il en me prenant par les épaules, désespérément.

    _ J’ai tant souhaité cet instant si tu savais…mais je ne peux…t’infliger d’avantage de peine. Je ne veux pas que tu souffres à cause de moi…lui murmurai-je, tremblante.

    _ Tous ce qui compte pour moi c’est toi! Je serais fort pour nous deux, je t’aimerais jusqu’à mon dernier souffle…

    _ Moi aussi…confessai-je, en larmes.

    _ Alisea…Alisea…( me serrant contre lui douloureusement ) reste près de moi. Laisse moi te protéger, t’aimer et m’occuper de toi. »

    Sentant ma force faiblir, je finis par capituler à sa déclaration toujours en pleurant contre son manteau en cuir marron. Il m’encercla et chuchota à mon oreille des mots tendres tout en prenant l’initiative de me porter dans ses bras et de m’amener dans ma chambre.

    *

    *              *

     Quelques minutes après, j’étais dans mon lit, il s’allongea à mon côté lui ayant laisser de la place et il prit ma main tendrement qu’il ne quitta pas. Il était contre moi, effleurant inlassablement ma main avec douceur…tout en continuant il m’embrassa au front pour m’apaiser. Je me sentais si bien avec lui, j’avais à nouveau l’impression de renaître, d’être invincible…de déplacer des montagnes pour la personne que j’aime. Il remarqua mon regard et me sourit en coin, tout en jouant doucement de ses doigts avec les miens…ça devenait presque fascinant à contempler. Oui je l’aimais malgré tout…je ne peux plus le nier à présent.

    _ «  Pourquoi es-tu revenu maintenant? Demain c’est la veille de noël, tu devrais être avec ta famille! annonçai-je, lasse.

    _ Parce que ces 3 semaines ont été trop longues pour moi. J’avais par-dessus tout envie de te revoir. Je suis rentré pour régler certaines choses vu que mes parents avaient besoin de moi mais maintenant que c’est fait…ma priorité c’est toi. C’est avec toi que je veux être…mes parents ne m’en veulent pas…ils comprennent, ils doivent avoir deviner à la façon dont je leur ai parlé de toi que tu comptais pour moi. répondit-il en caressant de son autre main mes cheveux.

    _ …Mais…( pensive )…Comment as-tu pu entrer? Les visites ont été modifiées donc c’était fermé, non??

    _ …Oui, en effet. ( renfrogné ) Heureusement que Jim et Charlie ont eu pitié de moi dehors sous une pluie battante. lança-t-il, en riant doucement.

    _ Oh…je suis désolée. Tu as eu beaucoup de chance de tomber sur des gens qui m’aiment bien.

    _ Oui…je sais. » dit-il d’un air contrit ce qui me fit rire.

    Ce léger rire sortant du cœur eut une drôle de résonnance pour Edward. Il me dévisagea surpris…c’était la première fois que je riais avec une telle insouciance. Jusqu’à maintenant mes rires étaient limités…Me voir rire le rendit plus heureux car il emprisonna ma main enlacée à la sienne pour la porter délicatement à ses lèvres et l’effleura tel un souffle. Ce geste si attentionné m’émut plus que je ne saurais le penser.

    _ «  Je t’aime… » échappai-je, dans un murmure.

    A ces mots, ses yeux rivèrent vers moi, tendres. Il quitta ma main pour la poser sur ma joue et se pencha pour m’embrasser amoureusement.

    _ « …Je t’aime, Alisea ».

    Je le contemplais avec un plaisir immense ce qui lui arracha un rire légèrement joyeux.

    _ «  C’est officiel!!! s’écria-t-il, les yeux malicieux.

    _ Quoi?? m’enquis-je, distraitement tandis que je caressais lentement son avant bras, émerveillée.

    _ …Je suis ton petit ami! » dit-il, en souriant.

    Je le poussais gentiment poussant un soupir exaspéré, il me prit un peu plus dans ses bras et nous rîmes tous les deux de bon cœur comme des gosses, complices.

    *

    *               *

     Ce soir là, je dormis pour la première fois avec lui…enfin…que je dormais avec un garçon…qui était d’autant plus mon petit ami. Passer toute la nuit bercée dans ses bras fut une expérience inouïe pour moi. Je me sentais tellement en sécurité que j’avais abandonné l’idée pour aujourd’hui de sauver des gens. Je voulais profiter de chaque instants auprès de lui jusqu’à la fin… Par la suite le lendemain matin, Edward fit la connaissance de mes parents. Ceux-ci furent ravis de le connaître et s’intéressèrent beaucoup à lui. Brusquement, un passage de cette scène me revint en mémoire.

    * Flash Back *

     Edward parlait à mon père dans le couloir tandis que moi je les observais de la porte de ma chambre dans une conversation animée. Ma mère se rapprocha de moi et me sourit.

    _ «  Alors voici ton fameux ami… il est charmant. lança ma mère, pour faire la conversation.

    _ Euh…il est plus qu‘un ami, maman…répondis-je, en le regardant.

    _ Ton père et moi nous ne sommes pas fous ( non sans humour ) …nous l’avons remarqué. Il semble beaucoup être attacher à toi. Est-ce qu’il sait pour toi? » demanda-t-elle, en me guettant.

    Quelque chose sur mon visage a dû me trahir probablement mon air pincé qui lui arracha une exclamation étouffée.

    _ «  Il n’est pas au courant???

    _ Je n’ai pas eu le courage de lui dire quand il est partit ainsi qu’à Beth et maintenant il est revenu pour moi…je ne veux pas lui faire de la peine alors qu’il vient d’arriver. Je t’en prie…promets moi que ni papa ni toi, ne révèlerez à Edward que les choses se sont aggravés pour moi. J’en ai conscience, je sais que je dois le lui dire…j’attends le bon moment…

    _ Plus tu attendras, plus tu reculeras l’échéance, plus se sera dur pour lui. Ton père et moi savons à quoi nous attendre mais jamais on pourra accepter ta mort…normalement les enfants n’ont pas à mourir avant leurs parents.

    _ Maman ( triste )…c’est dur mais je compte le lui dire moi-même et je lui dirais même si cela va m’en coûter. » avouai-je, péniblement en le fixant à nouveau souriant aimablement à mon père.

    _ Je prie pour un miracle! » murmura ma mère en me serrant d’un bras contre elle.

    * Fin du Flash Back *

     J’étais dans mes pensées puis je finis par sortir de ma torpeur pour chercher des yeux l’être aimé. Celui-ci m’observait depuis un moment, plantée au milieu de la salle d’attente. On a passé toute la journée avec mes parents et on a eu droit à un dîner digne de ce nom pour une veille de noël…suivi par des bombardements de flash. Depuis peu ils étaient partit, Edward avait proposé poliment de les raccompagner pour moi malgré leur contestation. J’avais remarqué combien ils l’appréciaient, qu’ils le considéraient comme un membre à part de la famille. En l’attendant, j’avais repensé à tous ce qui c’était passé jusqu’à maintenant dont la discussion sensible avec ma mère.

    Et là, le voyant me regarder d’un air peiné, il déclencha en moi un excès de tendresse et d’anxiété.

    _ «  Edward? Est-ce que ça va?? Tu as l’air tracassé? m’inquiétai-je, un point sur le cœur.

    _ Je viens de remarquer que quand je m’éloignais de toi…ton aura jaune faiblissait par rapport à l’autre noir. Quand je suis à ton côté, elle est à égalité avec cette autre aura… » répondit-il, immobile et ailleurs.

    Il était à 5 mètres de moi, à une distance trop longue pour moi que je la franchissais à l‘instant même.

    Je me lovais dans ses bras afin de lui apporter réconfort et afin d’apaiser son tourment.

    _ «  Alors ne me quitte pas! Tu m’as promis! annonçai-je, en lui souriant.

    _ Je ne risque pas de l’oublier, mon ange. me dit-il, en me caressant la joue.

    _ Il pleut encore aujourd’hui incroyable!! De la pluie lors d‘un hiver enneigé…tout bonnement étrange non? commentai-je soudain, le regard rivé sur la baie vitrée.

    _ Oui… » fit-il, distrait tout en m’entraînant sur l’une des banquettes avec lui.

    Je me retrouvais assise sur ses genoux et on s’enlaça amoureusement.

    _ «  Je ne t‘ai même pas offert de cadeau de noël…soupira-t-il légèrement.

    _ Si, je l’ai eu! Il est là…ton retour et ta présence à mes côtés est le plus beau cadeau qu’on m’est fait…

    _ Oh…( souriant ) tu es aussi mon plus beau cadeau de noël, Alisea. Tu es tout ce dont je pouvais rêver!

    _ …tu es le petit ami dont j’ai toujours voulu…pour la première fois, je me sens…femme. confessai-je en le regardant droit dans les yeux.

    _ Tu veux dire…quoi par là? Que tu n’as jamais eu de petit ami? Que je suis le premier? dit-il, surpris.

    _ …oui.

    _ Bon sang c’est impossible!! Ils sont aveugles ou quoi! s’écria-t-il, ébahis en faisant référence à la population masculine.

    _ Euh…c’est tout moi! Je suis peut être trop spécial pour eux.

    _ Oui, tu l’es et pas qu’un peu! ( rires ) Mais ça n’a rien de gênant…j’aime ce côté-là chez toi…Tu ne sais pas à quel point ce que tu viens de me dire, me rend heureux.

    _ Heureux?

    _ Oui…ça veut dire qu’aucun garçon ne t’a effleuré, embrassé, aimé à part moi…que je suis l’unique…celui que tu as choisi. Je suis celui qui a obtenu ton cœur…et toi, le mien. annonça-t-il, en posant son front fiévreux contre le mien.

    _ Tu es celui qu’il me faut, Edward depuis longtemps. Je sais qu’à présent ma vie n’a pas de sens si tu n’es plus près de moi. Tu es ma source de vie…mon oxygène. Loin de toi, tout n’est que ténèbres et je suffoque.

    _ Accroche toi à moi, mon ange protecteur. Tout ira bien si nous restons ensemble. »

    On se serra plus étroitement l’un contre l’autre et on échangea un long et tendre baiser.

    *

    *             *

     Le jour de noël fut plutôt calme…mes parents avaient prévu de passer en fin d’après midi me voir pensant que j’aimerais être seule avec Edward. C’était vrai en quelque sorte…je veux être avec lui, seulement avec lui. On se promena pour la première fois dans le grand et spacieux jardin de l’hôpital Saint Juste. Emmitouflée d’un parka de fortune et d’une écharpe de couleur mauve, je me baladais main dans la main avec lui sur une neige poudreuse. La neige avait reprit et le souvenir de la pluie de la veille ne laissa qu’une légère trace sur les nombreux bosquets en fleurs qui embaumait les lieux. Nos pas lents et synchrones laissèrent derrière nous la marque de notre passage. Amusée, je souris enchantée par ce cadre idyllique…je me sentais libre de toute oppression. Des flocons de neige tombèrent sur nos têtes et Edward ria légèrement à mon expression ravie. Il avait troqué son blouson en daim marron pour un parka gris et enfonça ses mains dans ses poches quand je me détachais de lui pour virevolter autour de moi un peu plus loin, la tête levée vers le ciel. Ce spectacle rendit Edward très heureux tandis que des petits flocons s’éparpillèrent sur mes cheveux bruns, sur mes joues, sur mon front. A cet instant, il me regarda avec adoration sous le charme de cette apparition féerique.

    _ «  Tellement belle…on dirait un ange descendu du ciel. pensa-t-il fondant littéralement à la vue de mon visage paisible levait vers le ciel et les mains en l’air sentant la neige se déposaient dessus.

    _ Edward! interpellai-je, celui-ci sortit de ses pensées.

    _ Qu’il-y-a-t-il?

    _ Viens!…, fis-je d’un signe de la main et il me suivit jusqu’en dessous d’un saule pleureur vêtu d’un manteau blanc.

    _ Oui…je suis là. dit-il d’un air content.

    _ Je voudrais graver cet instant toute ma vie. Je suis si heureuse d’être avec toi, si heureuse d’être libre…J’ai envie de danser…je n’ai jamais ressenti ça auparavant. lui avouai-je en déposant mes deux mains gantées sur ses deux joues, essoufflée.

    _ Tu es tellement craquante les joues rouges et les yeux brillants d’excitation comme un enfant qui vient de découvrir un trésor…j’ai bien dû mal à me contenir de t’embrasser. répondit-t-il d’un air très sérieux ce qui me fit rire.

    _ Eh bien, qu’attends-tu? C’est-ce que je désire par-dessus tout! m’écriai-je en lui sautant au cou, espiègle.

    _ Je ne vais pas me faire prier, demoiselle! » lança-t-il, avec humour.

    Il répondit à mon invite tout en me faisant tournoyer dans les airs, sous cet abri à l’insu des regards. Ce manège fut ponctuer de rires et de nombreux baisers…

    Bien plus tard, nous retournâmes à l’intérieur se mettre au chaud et on se promena dans l’hôpital ensemble, nos mains l’une et l’autre scellées. Malgré moi, je voulais voir les visages des nouveaux bébés à la nursery et en me retrouvant à nouveau devant la paroi vitrée qui montraient une douzaine de bébés, mon cœur se serra. Edward derrière moi s’avança et m’entoura de ses bras, les mains posées prudemment sur mon ventre. Les yeux rivaient sur les bébés, il me chuchota contre l’oreille :

    _ « Ils sont fascinants non? Je suis sûre que tu ferais une mère merveilleuse..je t’imagine bien enceinte…tu serais si belle. »

    A ces propos, une larme glissa lentement sur ma joue et pour ne pas me trahir, je me lovais d’avantage contre lui mes mains sur ses bras. Je ne pouvais pas le regarder donc je regardais devant moi afin qu’il ne remarque pas ma tristesse et mon désarroi. Soudainement ses bras se resserrèrent autour de ma taille, enfouissant sa tête dans mes cheveux, il fut parcouru de frisson…ou bien serait-ce un tremblement? Je n’osais lui demander ce qui se passer de peur que mes émotions ne se reflètent dans ma voix. Il me serra désespérément, le visage enfoui dans mes cheveux respirant mon odeur. Un silence s’établit puis Edward échappa ces quelques mots :

    _ « Ne me quitte pas! ».

    Mes mains commencèrent à trembler alors je serrais plus fort ses bras afin de me donner du courage. Mon avenir était incertain…chaque jour approchait à mon déclin. Je ne savais toujours pas comment lui dire…il me reste temps à découvrir! Je voudrais vivre, faire des études, avoir un travail, me marier et avoir des enfants. Mais ce bonheur m’étais arraché de force, je ne partagerais jamais ça avec Edward. On resta immobile l’un contre l’autre, figés et prisonniers par le temps qui nous oppriment.

    *

    *              *

    Cinq jours plus tard, j’étais toujours au même point…

    Edward n’était toujours pas au courant ce qui contrariaient mes parents qui ne souhaitaient pas lui cacher la vérité. Nous étions le 30 janvier…Mon amoureux dormait paisiblement contre moi quand je fus réveiller. Sa respiration était lente, ses cheveux en bataille et quelque plis obscurcissaient ses traits…même dans le sommeil, il semblait torturer. D’une main, je caressais l’arcade de ses sourcils ce qui détendit subitement ses traits. Je regardais le réveil, il indiquait 6h du matin alors tranquillement je m’échappais de l’emprise de ses bras et je me levais sans faire le moindre bruit. Cela faisait un moment que je n’avais pas guéri des patients trop obnubilé par Edward. Il était temps que je reprenne les choses en main. J’enfilais mon peignoir et partit en douce de la chambre. Au bout d’un moment, Edward se réveilla alerte regardant autour de lui puis il se ressouvint qu’il était dans ma chambre. Il me chercha d’une main quand il rencontra le vide…Ces sourcils se froncèrent puis il se redressa essayant de se rappeler de ce dont il avait rêvé.

    Ce souvenir lui était vaguement familier…un jour où il avait été voir un proche de ses parents à l’hôpital. Il avait aperçu quelque chose…mais quoi???

    Cela le tracassait, il était à deux doigts de savoir une chose essentielle…il était à côté d’une découverte. Ce dont il était certain c’est que ce qu’il avait vu dans l’enfance avait dû le traumatiser…cela n’avait rien de rassurant au contraire. Il poussa un soupir et se demanda par la suite où je pouvais bien être. Puis il se rembrunit en devinant la raison de mon absence. D’un geste nerveux, il écarta le drap et s’assit, pensif. Comment vivre ça?? Fallait-il attendre?? Son regard se porta sur la petite commode à demi ouverte et intrigué, il y jeta un œil…

    *

    *             *

     Deux heures s’étaient écoulés depuis que j’avais quitté la chambre. Je me suis beaucoup attardée et ça m’a mit beaucoup de temps…puis entre temps, j’avais fini une partie de l’heure dans les toilettes. J’avais peur du retard que j’avais pris et j’avais peur qu’il ne remarque ma disparition. Essoufflée, j’ouvris délicatement la porte et je risquais un coup d’œil à l’intérieur. Edward était réveillé, je me retins d’échapper un soupir nerveux. Il était de dos, immobile face à la fenêtre à contempler je-ne-sais-quoi. Je refermais la porte derrière moi, indiquant que j’étais rentré mais il ne se retourna pas…ni pour me sourire ni pour s’assurer que je vais bien. J’eus comme un grand malaise quand je m’aperçus qu’il ne me disait rien. Hésitante, j’attendais patiemment sans trop savoir quoi faire puis il se retourna brusquement. Ses yeux ne reflétaient aucune douceur mais plutôt de la douleur, son visage était pâle et il n’y avait pas l’ombre d’un sourire. Il me regarda d’un air accusateur, comme s’il se sentait trahi. Soudain je compris…il tenait dans une main une feuille où il y avait un graphique désignant le stade dans lequel j’étais et les commentaires du médecin révélant mes symptômes. Mon regard fixa le tiroir à présent grand ouvert, malheureuse.

    _ « Tu m’as menti! s’écria-t-il, furieux en balançant la feuille sur le lit.

    _ Edward…

    _ Tu comptais me dire quand que tu étais condamné? Non je devrais plutôt dire…que tu allais mourir? …Au dernier moment!!

    _ Ecoute Edward…j’ai essayé mais je n’y arrivais pas. Comment aurais-tu voulu que je te dise ce que tu ne voulais par-dessus tout pas entendre? J’en n’avais pas le courage même avec Beth.

    _ Il fallait seulement dire la vérité! Tes parents ont dû penser quoi!? J’ai été bête…pourquoi tu me fais ça?

    _ Si tu penses que ce n’est pas aussi dur pour moi!! lui reprochai-je, attristé.

    _ Tu l’as apprit après que tu as sauvé Beth c’est ça? ».

    Il vit ses soupçons se confirmer en me voyant pâle.

    _ «  C’est ça qui a déclenché le processus d’accélération? Bon sang!!! Pourquoi a-t-il fallu que le destin est fait un choix entre ma meilleure amie et la fille que j’aime? s’exclama Edward d’un œil hagard, les mains dans ses cheveux.

    _ Edward, je t’en prie…suppliai-je, abattue.

    _ Il faut que je sors sinon je vais faire une bêtise! dit-il en se déplaçant rapidement vers la sortie.

    _ Attends! disais-je en le retenant.

    _ Alisea, laisse moi tranquille…j’ai besoin d’être seul. » me coupa-t-il sèchement d’un regard indifférent dans mon élan, me laissant seule à la porte de ma chambre.

    Les larmes coulèrent abondamment aveuglant mon visage triste et pâle. Voilà maintenant c’était trop tard. Jamais il ne me le pardonnera…jamais…mon champ de vision vacilla pour n’être plus que dans la pénombre…les ténèbres sont prêts à m’accueillir, ils m’attendent avec impatience.

    La sentence a sonné…

    A suivre…

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Les jours passèrent depuis cet incident…

    Edward fut plus protecteur qu’à son habitude, toujours inquiet par ce mal qui me ronge. C’était de plus en plus difficile de le garder pour moi, je savais combien cela me ferait du bien de le divulguer à mon ami mais les conséquences pourraient être plus compliquer…et je ne souhaitais pas ça!

    Un beau matin, il devait être 7h du matin l’heure à laquelle on pouvait recevoir des visites, quand arriva un Edward impatient à l’entrée de l’hôpital. Il comptait me faire une surprise en allant me voir plus tôt pensant me voir dans mon lit…seulement ce ne fut pas le cas. Je pourrais vous dire qu’aujourd’hui c’était une journée banale mais dans ce cas là, il n’y aurait pas d’histoire…

    Il gagna les couloirs, allant dans la direction de ma chambre quand il s’arrêta net et me vit au loin tel un fantôme entrée dans le service des urgences, un regard à gauche et à droite. Intrigué par mon vagabondage matinal dans les couloirs, il me suivit, remarqua que je prêtais attention à tout mouvement et que je faisais en sorte de ne pas être aperçu par qui que ce soit. Il va sans dire que jamais je ne me serais douter qu’Edward m’espionnerait…néanmoins ce fut le cas aujourd’hui et cela allait changer les choses à jamais. On entendait des gens qui souffraient dans des salles, d’autres qui attendaient comme un petit garçon qui retenait un gant de toilette sur son crâne en sang avec le soutien de sa mère, inquiète. Edward eut un pincement, il n’était pas insensible à tous ce qu’il voyait surtout avec le don qu’il avait mais il se demandait vraiment ce que je pouvais faire dans les parages. Il me vit ressortir du service pour un autre totalement désert, il regarda la pancarte où il était noté « le service de réanimation » et se rembrunit. Il n’aimait pas particulièrement cet endroit pour avoir vu pas mal de chose dans sa vie dans ces lieux. Caché à l’angle, il me vit entrain de rentrer dans une chambre doucement et s’avança légèrement jusqu’à l’extrémité de la fenêtre qui menait sur l’intérieur de la chambre où j’étais.

    J’étais à présent au pied du lit d’une personne qui devait avoir une dizaine d’année. Un bloc note à l’intention des médecins était accroché au barreau du lit…je le pris et je contemplai les informations de cette jeune fille sous l‘intérêt vif d‘Edward. Dans le coma depuis 2 mois, les parents l’avaient transféré à Saint Juste faute de place dans d’autres hôpitaux.

    Elle avait deux côtes cassés et pas mal d’hématomes, c‘était dû à un accident domestique…elle avait trébuché dans les escaliers.

    Elle respirait par voie artificielle et l’on pouvait écouter son cœur battre avec le moniteur cardiaque à côté d’elle. Je refermai le calepin et le remis à sa place puis contemplai à nouveau la pâle visage de la fillette, triste.

    _ «  Ne t’inquiète pas…tout va bien se passer, je te le promets…murmurai-je en faisant le tour de son lit pour m’approcher d’elle, …je suis là à présent, tu ne sentiras rien ».

    Sur ces mots, je pris ses mains délicatement et me concentra sur son visage, sous les yeux d’un Edward anxieux soudain. Puis arriva un phénomène hors du commun face à celui ci…

    Je me mis à trembler en gardant les mains de la fille dans les miennes et quelque chose traversa mes mains tel un fléau, les veines jusque là vertes furent d’un noir inquiétant comme si une chose mauvaise était entrée en moi. Je fermai les yeux par la soudaine douleur qui s’insinua en moi et je tentai de reprendre un souffle plus régulier. J’ouvris les yeux et ce qui effraya Edward, ce fut mes yeux à cet instant qui était d’un noir ténèbres…puis mes mains lâchèrent et je commençai à perdre pied.

    _ «  Bon sang! » s’écria-t-il, en ouvrant la chambre à la volée pour me rattraper.

    En l’entendant, je sus que c’était trop tard…malgré ma vigilance, quelqu’un a découvert mon secret…le plus dur et le plus pénible qui soit. Mes yeux redevinrent à la normale et je vis qu’Edward me portait jusque dans ma chambre, tourmenté.

    _ « Ce n’est rien…il faut seulement que je me repose…réussis-je à formuler bas à l’intention de celui-ci avant de sombrer à nouveau.

    Maintenant, vous savez mon secret…ce don tragique me permet de sauver ceux qui sont encore rattachés à la vie…en contre partie, mon devoir est de me sacrifier en servant de réceptacle à ces noirceurs.

    *

    *           *

    _ « Alisea..Alisea! me murmura une voix étrangement familière et inquiète à côté de mon oreille.

    _ Edward? fis-je d’une petite voix, la gorge sèche.

    _ Alisea, il faut qu’on parle…sur ce qui s’est passé… ».

    Brusquement tout revient à ma mémoire…

    _ «  Quoi?! lançai-je, en me relevant en sursaut, le regard affolé.

    _ Si tu ne t’étais pas réveillé à l’instant, je serais allé avertir un médecin…tu m’as fait tellement peur…murmura-t-il d’un ton soudain plus calme, me caressant doucement mes cheveux pour me rassurer.

    _ Pardonne moi, Edward! Je suis désolée…commençai-je en sanglotant.

    _ Alisea…ne pleure pas! Jamais je n’aurais su que ce secret serait de tel ampleur, si dur pour toi. Je le conçois à présent…au fond, nous sommes plus proches l’un de l’autre que nous le pensions. Nous sommes indirectement liés à la mort…annonça-t-il, sombre.

    _ Sauf que toi, tu n’es pas malade…

    _ Non…( le regard vide ) Alors depuis tout ce temps…c’était toi…tu peux guérir des malades c’est ça? dit-il incrédule, en enroulant dans ses doigts une mèche de mes cheveux.

    _ Oui…tu peux comprendre combien c’est difficile pour moi…je peux sauver les gens en les touchant…et soudain pendant un bref moment je ressens ce froid et je reçois cette noirceur au fond de moi…

    _ Depuis quand t’es-tu rendu compte de ce que tu possédais? m‘interrogea-t-il assis à côté de mon lit, une de ses mains tenant la mienne.

    _ Je crois que c’est quand j’ai pris Ben dans mes bras pour la première fois, j’ai eu une sensation bizarre et l’enfant quand je l’ai regardé…il avait l’air d’irradier de santé…puis quelques jours après, j’apprends que d’autres gamins avec qui j’ai eu un contact et lui étaient guéri. Cela me semblait irréel!! A partir de là, j’ai essayé de voir si mes soupçons étaient fondés notamment avec d’autres malades et j’ai essayé avec quelqu’un qui était dans le coma…pour voir. Bien sûr pour la première personne comateuse, j’ai eu dû mal à l’approcher car Charlie me fliquais à ce moment là…il se posait plein de questions par rapport à mes balades nocturnes. Mais je n’avais pas le choix, le seul moyen d’essayer c’était la nuit quand tout le monde dormaient et que la surveillance était plus souple…

    _ Alisea…tu peux tous les guérir?

    _ Hélas non…pas tous apparemment, j’ai essayé avec des enfants condamnés et ça n’a pas fonctionné…je me sentais si mal de savoir que ce…que j’ai, avait ces propres limites. murmurai-je, en reniflant légèrement.

    _ Tu as tenté de le faire sur toi? dit-il, dans ses pensées.

    _ Non…j’avais peur d’avoir trop d’espoirs…premièrement j’avais peur que si ça fonctionnait…ce don s’annulerait par la suite et que je ne pourrais plus aider les autres. Deuxièmement, il sauve plus de vie qu’il n’y a de mort en étant toujours d’actualité. Je ne peux pas me résigner à l’enlever…j’ai l’air d’une martyre comme ça mais ça fait partir de moi et je ne l’ai pas eu sans raison. Je peux sauver des gens qui ont des hématomes, des maladies bénignes, des fractures, qui sont dans des comas depuis longtemps. Ce terrible don qui détruit ma santé à chaque fois que j’en sauve, n’est qu’un rendu. Je suis débiteur de ce don et malgré cela, je ne peux m’empêcher d’en sauver de plus en plus chaque jours. Parce que j’ai l’opportunité, la chance d’avoir un pouvoir de guérison sur l’entourage…bien que restreint.

    _ Tu plaisantes? Combien de fois as-tu sauvé des vies dans cet hôpital, Alisea au détriment de ta santé? Cela n’a rien de banale ni de restreint…ce que tu as fait ça compte pour beaucoup…tu es très courageuse…tu es quelqu’un de merveilleux. répondit-il en me serrant contre lui, pensif.

    _ Oh…je ne m’en vante pas ( d’un ton calme ). Je n’ai fait que 60 guérisons depuis ces deux mois…de la fracture à la maladie. Selon le problème, j’ai différents symptômes…quand un malade demande plus d’attention qu’un autre, le processus est plus long et plus douloureux.

    _ J’admire ton courage, ta volonté…seulement…

    _ Quoi? demandai-je, inquiète.

    _ Je…ne peux pas te voir souffrir comme ça…maintenant que je sais…c’est d’autant plus dangereux. Ton cœur finirait par lâcher et je ne veux pas que ça t’arrive. avoua-t-il, tourmenté.

    _ C’est la raison pour laquelle j’appréhendais de t’en parler…après avoir guéri, je prends du temps à me rétablir mais après j’ai meilleur forme…je t’assure. Ce sont des petits inconvénients…

    _ Petits inconvénients?? Tu dis ça comme si ça ne te faisait rien. s’emporta-t-il malgré lui.

    _ Edward…

    _ Tout va bien…se calma-t-il soudain en me fixant étrangement.

    _ …

    _ Tu…avais pensé à Beth? dit-il difficilement, ne supportant pas de me pousser à essayer avec mon amie.

    _ Oui…mais là aussi, j’avais un gros doute. Elle est entre deux stades comme moi et j’ai peur que ça ne marche pas.

    _ Simple question…rien de plus. Je…au fond, j’aurais peut être fait comme toi mais là je ne suis pas à ta place et c’est ton ami qui n’est pas d’accord.

    _ Je ne voulais pas que tu le saches…de peur que tu me dises ça mais tu devras l’accepter Edward. J’espère que tu me pardonneras. » lançai-je, tout bas.

    Il me regarda douloureusement et attristée, je posais mon front contre le sien.

    *

    *              *

    Chambre de Beth - Minuit

    Ce jour même, je pris la décision d’essayer de sauver mon amie et…par la même occasion la voir de plus près. Edward était partagé…il ne voulait pas que je prenne de risque inutile mais comme moi aussi, il voudrais qu’elle guérisse. De toute façon si ça ne fonctionne pas, je ne cours aucun danger mais le cas du contraire…je ne préfère pas y penser. Edward aurait une crise cardiaque s’il me voyait à nouveau dans un tel état. Tant pis, je devrais jouer la comédie quand j’aurais mal, un peu de maquillage et de soin du visage…il n’y verra que du feu.

    Je m’avançais silencieusement vers une Beth endormie et je mis une main sur son avant bras gauche, concentrée.

    _ «  S’il vous plaît…faites que ça marche! » pensai-je, en levant les yeux au ciel.

    *

    *              *

    Le lendemain s’écoula tranquillement…je n’ai pas vu Edward de la matinée et dans un sens, c‘est pas plus mal. Je commençais sérieusement à avoir un comportement bizarre avec lui…s’est allé tellement vite! Je me sens proche comme jamais de lui, j’avais un besoin irrationnel d’être près de lui, d’avoir un contact physique que ça devenait inquiétant. C’est comme si je ne pouvais pas me passer de lui…c’est terrible, angoissant pour moi! Je ne peux pas continuer à m’attacher comme ça à lui…il va finir par partir et je vais souffrir…

    Dans l’après midi, Edward alertait par un sms mystérieux de Beth, se dépêcha d’aller à l’hôpital direction sa chambre. Quand il la vit debout en pleine forme, souriante et ses parents à côté qui riaient avec elle, il resta immobile attendant d‘être remarquer. Beth finit par l’apercevoir et son regard s’illumina de joie. Elle courut le serrer dans ses bras, heureuse.

    _ «  Euh…que se passe-t-il? Tu m’avais l’air bien énigmatique dans ton message…qui a-t-il?

    _ Ce qu’il y a! Je suis guérie Edward! Un vrai miracle…le médecin m’a fait un bilan de santé ce matin comme chaque jour et m’a dit que je n’avais plus rien. Cette histoire d’Ange protecteur dans cet hôpital ça doit avoir du vrai. J’ai préparé mes valises et mes parents attendent de signer le papier qui m’autorise à partir. » annonça-t-elle, ravie.

    Elle constata qu’Edward était tourmenté, le regard vide.

    _ «  Hey! Je vais bien, rassure toi! Edward?

    _ Excuse moi! Je n’en reviens pas! dit-il, à court de mots.

    _ Tu avais raison de dire qu’il fallait avoir la foi…on a eu ce miracle. Maintenant je vais pouvoir vivre sans avoir peur, grandir, avoir une famille…je suis si heureuse si tu savais! avoua-t-elle, en sanglotant

    _ Je suis tellement rassuré…tu as enfin la vie devant toi! lui murmura-t-il en la serrant contre lui, doucement.

    _ Oui…commença-t-elle.

    _ Excuse moi! Je dois te laisser…j’ai promis à mes parents de les appeler et j’ai quelque chose d’important à faire par la suite. coupa-t-il, gentiment.

    _ Euh…

    _ Je reviens…ne part pas tout de suite s’il te plaît! Attends moi à la salle d’attente dans 20 minutes après, je te lâcherais promis! lança-t-il, en souriant.

    _ Ok… » répondit-elle, intriguée.

    *

    *             *

    J’étais entrain de regarder par ma fenêtre les passants quand il arriva, sans crie égard. Il contourna mon lit, vint se planter devant moi et prit mon visage à deux mains pour me contempler.

    _ «  Ed..Edward!? bafouillai-je, le cœur battant.

    _ Tu as guéri Beth? dit-il, comme une affirmation.

    _ Elle…elle va bi..bien??! répondis-je, perdue face à son regard.

    _ Oui…grâce à toi. Tu vas bien? chuchota-t-il, en me prenant dans ses bras soulagé.

    _ Oui…ça…ça va. bredouillai-je, à nouveau.

    _ Je…je suis rassuré pour elle mais pas seulement…il ne t’est rien arrivé. confia-t-il, en me berçant tendrement.

    _ Non. mentis-je en cachant une feuille discrètement dans mon tiroir.

    _ J’ai dit à Beth de m’attendre à la salle d’attente…il est tant que tu ailles la voir non? Mais avant, il faut que j’appelle mes parents pour leur annoncer la nouvelle…je…

    _ Edward? ...Oui, je sais. C’est le bon moment en effet.

    _ Oui…je reviens. Je prends l’appel dans le couloir…» finit-il et me laissa.

    Dès qu’il fut parti, je ressortis la feuille tremblante et une larme glissa sur ma joue. La feuille à la main, je pris mon portable et composa le numéro de ma mère pour le lui annoncer. Plutôt était le mieux, je pense.

    *

    *              *

    Dix minutes après, les larmes aux yeux je repensais à la réaction de mes parents à la nouvelle. J’avais demandé au médecin de les avertir en personne et ce fut…très dur. Ma mère était à son travail quand je l’ai appelé et elle s’est mise à pleurer de plus en plus, en état de choc que ça inquiétait tous ces collègues. Mon père qui travaillait avec elle, fut interpeller quand il vit ma mère s’effondrait à genoux, le portable collé à l’oreille. Il la soutenait et quand il sut la raison de son chagrin, mon père fut livide voir terriblement abattu. Il serra ma mère pendant un moment par terre quand il prit l’appel et m’annonça qu’ils arrivaient le plus rapidement possible. Je l’entendis même dire à l’entourage qu’ils arrêtaient de travailler pour être avec moi. On se quitta difficilement car mon père me lança qu’il regrettait de m’avoir laisser comme ça…que c’était une erreur…et que maintenant ils resteraient avec moi jusqu’à…la…fin. Evidemment entendre mes parents se confiaient et pleuraient, ça me fit mal…tellement mal…on s’est quitté sur des pleurs…

    La conversation interrompit, je remis la feuille à sa cachette initial et je tentais de reprendre contenance avant qu’Edward n’apparaisse. Sinon il devinera…

    Peu de temps après, il réapparaît soucieux et me vit entrain de regarder un point fixe.

    _ « Hey! C’est bon…il est tant! Viens… » me lança-t-il, en prenant ma main doucement.

    Fatiguée, je me laissais faire telle une automate.

    *

    *             *

    Les retrouvailles furent intenses…on se serra fort l’une et l’autre. Elle m’annonça qu’elle m’écrirait car ces parents ont décidé pour fêter cette bonne nouvelle de faire un petit voyage. J’étais heureuse pour elle…Elle me regarda ainsi qu’Edward intriguée puis demanda :

    _ « Vous avez fait connaissance?

    _ Oui…tu as de la chance, c’est un très bon ami. avouai-je, gênée.

    _ On a beaucoup parlé…dans cette salle…de tout et de rien…puis on a sympathisé. ajouta Edward, nerveux.

    _ Hum…je vois ça! » murmura-t-elle, tout sourire.

    J’avais le pressentiment qu’elle croyait qu’on était ensemble mais non…nous sommes simplement des amis…oui des amis. Elle nous fit ses adieux et on lui adressa un dernier signe de la main avant qu’elle ne disparaisse de notre champs de vision. On se retrouva seuls tous les deux. Je regardais la pendule, inquiète quand Edward prit mon menton et me dévisagea. Un long silence plana soudainement, lourd comme le plomb.

    _ «  Edward…à présent, tu n’as pu de raison de venir à l’hôpital. fis-je l’air de rien, en interrompant ce silence.

    _ Mais qu’est-ce que tu racontes? Si j’ai une bonne raison…

    _ Tu es venu pour Beth, maintenant qu’elle est guérit…plus rien ne te retiens! coupai-je, le cœur meurtri.

    _ Si, toi…je n’ai pas l’intention de te laisser tomber, Alisea! Quand je suis rentré dans cet hôpital, je suis allé retrouver une amie mais maintenant que celle-ci est sauvée, j’en ai croisé une autre. Une amie si adorable, si sensible…

    _ Edward…

    _ Chut…mais tu as raison, je dois partir. Mes parents ont des soucis depuis quelque temps et ils ont besoin de moi. Mais je te promets Alisea que je reviendrais le plus tôt possible…attends moi d’accord? Ce n’est l’affaire que de quelques semaines…mais promets moi que tu m’attendras et que tu te battras. annonça-t-il, en me tenant fortement les épaules, ses yeux dans les miens.

    _ Je te le promets, Edward. Je ne partirais pas, tant que je ne t’aurais pas dit « au revoir ».

    _ Cela ne risque pas d’arriver! s’écria-t-il, d’un ton douloureux.

    Il me serra dans ses bras fougueusement…pendant un très long moment puis soupira. Il me caressa légèrement la joue d’un doigt et me murmura «  à bientôt ».

    Edward quitta l’hôpital en me regardant tourmenté puis s’en alla. Quelques minutes après, mes parents arrivèrent et coururent dans mes bras, me serrer et on pleura à chaudes larmes tous les trois.


    A suivre…

     

     

     

     


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    Je tentais de calmer mon cœur en vain en prenant une respiration plus lente puis je risquai à nouveau un coup d’œil dans sa direction. Il était à présent accouder au bureau de l’accueil entrain de parler à la femme du service d’information. Ces traits était doux et la femme était sous son charme. Il avait des cheveux bruns avec des reflets roux et un visage légèrement pâle. Il avait un je-ne-sais-quoi que je n’arrivais pas à décrire. C’était perturbant pour moi! Il semblait être d’un autre pays…il y a dans son allure une certaine distinction, noblesse si vous voulez. Il se détacha du bureau, remercia la femme et se dirigea dans une direction, le bouquet toujours en main. Curieuse malgré tout, je le suivis à distance et le vis s’approcher de la chambre de Beth. Je fus saisi quand il toqua légèrement à la porte de celle-ci, qu’il entra suivi par des exclamations de joie. Beth connaît ce garçon???

    *

    *              *

     Celui-ci effectivement entra dans la chambre après avoir attendu la réponse de Beth. La jeune fille était ailleurs jusqu’à maintenant quand quelqu’un toqua à sa porte. Elle vit apparaître une personne avec un bouquet de roses blanches et s’écria, heureuse :

    _ «  Edward!! Bon sang, j’y crois pas! Tu as fait tout ce chemin pour me voir! dit-elle en se jetant à son cou.

    _ Beth…je suis content de te revoir…ça fait tellement longtemps. Depuis que tu m’as envoyé un sms, je me suis beaucoup inquiété. Tu avais marqué que ça s’était aggravé et…puis comme je devais rendre visite à un parent qui habite à quelques kilomètres de là, j’ai profité de l’occasion pour partir de chez moi. Je sais que je suis néanmoins arrivé en retard…annonça-t-il, en posant sa main sur la sienne.

    _ Ce n’est rien! C’est gentil, ton attention me touche! Je suis contente que tu sois là! Viens t’asseoir! proposa-t-elle, en le guidant au fauteuil.

    _ Alors…comment vas-tu?? demanda-t-il, soucieux.

    _ Eh bien…pour l’instant je n’ai plus rien, la chimio semble faire son effet mais je suis tout de même au deuxième stade, encore une étape et je suis condamnée! dit-elle, tristement.

    _ Tu ne dois pas renoncer…tu dois te battre, coûte que coûte! Tu es jeune…tu ne mérite pas de mourir. Je refuse de perdre une amie! Plus tu te battras, plus tu seras forte. Il faut garder espoir, Beth.

    _ Edward…si j’espère et que je n’arrive pas au but…je ne le supporterais pas. Je ne peux promettre ça…c’est au dessus de mes forces. murmura-t-elle, en enlevant sa main de la sienne.

    _ Beth…

    _ …mais je m’accroche du mieux que je peux, il y a ma famille et…Jéro, mon frère vient souvent me tenir compagnie.

    _ Tu as reprit des couleurs! constata-t-il doucement, résigné.

    _ Oui c’est-ce qu’on m’a dit…chuchota-t-elle puis elle mit sa main à sa gorge.

    _ Qui y a-t-il?? s’inquiéta-t-il.

    _ J’ai la gorge sèche et j’ai fini mon eau toute à l’heure…commença-t-elle.

    _ Je vais aller te chercher quelque chose à boire…qu’aimerais-tu? Un chocolat? proposa-t-il, poliment.

    _ Oui, s’il te plaît! Merci beaucoup! dit-elle en déposant le bouquet dans un vase vide.

    _ J’arrive! Ne t’inquiète pas!

    _ Ne te perds pas! » lança-t-elle mais il avait déjà quitté la chambre.

    Elle se réinstalla dans son lit, prit une photo dans son tiroir et la contempla tristement.

    *

    *              *

     Depuis 10 minutes, je tournais en rond dans les couloirs à me poser des questions sur la relation qu’il y avait avec Beth et cet inconnu. Et malgré moi, je me dirigeais à nouveau vers la chambre de mon amie quand à l’angle d’un mur soudain, je fus percutée de plein fouée par quelqu’un. Instinctivement, je fermais les yeux, je me préparais mentalement à une chute douloureuse…qui ne vint pas. Cette personne a eut le réflexe de me retenir par le poignet et de me redonner l’équilibre. Doucement, je relevais mes yeux et les posèrent sur elle. En face de moi se trouvait le fameux inconnu, qui me regardait intrigué. Il me relâcha, je sentais encore sa main sur mon poignet, brûlant.

    _ «  Je suis navré… » commença-t-il à peine que je m’enfuis à toutes jambes comme Flash Gordon.

    Il fut totalement surpris de ma réaction.

    _ «  Bon sang! C’est la premier fois de ma vie qu’une fille s’enfuit en courant en me voyant. » pensa-t-il étonné puis en repensant à ma tête de chat apeurée, il ria légèrement.

    Sur ses pensées, amusé , il se dirigea vers la salle d’attente où se tenait les machines.

    Quand à moi, je finis par arrêter ma course car on me lançait des regards de reproches ou que sais-je encore dans les couloirs!

    _ «  Il faut que je m’occupe… » murmurai-je, comme un rituel.

     *

    *             *

     Beth vit Edward revenir avec deux gobelets en plastiques fumants et lui en tendit une, tandis qu’elle reposait de son autre main la photo à côté d’un vase. Elle huma l’odeur du chocolat chaud et en but une petite gorgée. Edward avait entraperçu la photo et intrigué, il demanda :

    _ « Beth…c’est quoi la photo que tu contemplais depuis tout à l’heure?

    _ Euh…un souvenir. murmura-t-elle.

    _ Je peux la voir? dit-il, poliment.

    _ Oui…si tu veux. » lança-t-elle doucement en lui passant la photo.

    Il regarda la photo avec un réel intérêt, il vit Beth avec un sourire éclatant au visage face à l’objectif, ses cheveux bouclés roux s’échappèrent de son turban colorés. A côté qui l’enlaçait d‘un bras autour du cou, une autre fille souriait malicieuse et faisait le signe « Peace » à l’appareil.

    _ « Qui-est-ce?

    _ Une amie…elle s’appelle Alisea Lennings, elle a un cancer des poumons. On s’est rencontré lors d’une séance au docteur. On a parlé dans la même salle d’attente et on a tout de suite sympathisé…

    _ C’est bizarre…tu m’as dit que tu te sentais seule mais tu as cette amie.

    _ Les choses ont changé depuis quelques semaines…avoua-t-elle.

    _ …Qu’en est-il?

    _ Elle m’a dit qu’il valait mieux pour mon bien de me préoccuper de ma santé et pas de la sienne qui s’est aggravée, il n’y a pas longtemps. Elle voulait affronter sa maladie seule…

    _ Je vois…elle pense faire ce qui est juste en t’éloignant d’elle. Peut être qu’elle ne veut pas que tu l’as voit quand elle souffre.

    _ Elle me demande de respecter son choix mais je ne la comprends pas …pourquoi cette distance alors qu’ensemble nous pourrions faire face à cette maladie. Maintenant on est seule chacune de notre côté dans le même hôpital et il n’y a rien! s’exclama-t-elle.

    _ Tu veux dire qu’elle est dans « cet » hôpital ?! dit-il en examinant de plus près la photo et soudain ce visage lui rappela celui de la fille apeurée qui était dans le couloir.

    _ Oui…pourquoi? s’enquit-t-elle, en le scrutant étrangement.

    _ Je crois que j’ai croisé ton amie dans les couloirs…on s’est même percuté! J’ai eu le reflexe de la rattraper et quand celle-ci m’a vu, elle est partie à toute vitesse. C’est la première fois que je fais peur à une fille. C’est étrange…je n’ai pas tout de suite fait le lien entre elle et la photo…

    _ C’est bizarre ce que tu dis! Alisea n’a peur de personne…les garçons ne lui font pas peur c’est stupide!

     _ Cette Alisea sur la photo tu veux dire…battante, pas froid aux yeux et son sourire a de quoi être contagieux rien qu’en la regardant. Elle semble énergique, elle dégage une aura…une force étonnante sur cette photo. reprit-il, rapidement

    _ Et?...

    _ Celle que j’ai vu dans les couloirs…et le contraire. Elle semble vulnérable, sensible à tout, ses yeux ont perdus de l’éclat. Elle n’est plus que l’ombre d’elle-même…c’est comme si, elle était déconnectée du monde réel. Il y a quelque chose dans son regard qui m’intrigue au plus au point ainsi que sa personne. Je ne saurais l’expliquer…bref c’est l’impression que je me suis fait.

    _ Pour être ainsi c’est que contrairement à moi, ça ne va pas pour elle. J’aimerais pouvoir lui parler mais je sais qu’elle refusera…dit-elle, dépitée.

    _ Chaque chose en son temps…je suis sûr que vous finirez par vous retrouver.

    _ J’aimerais être aussi optimiste que toi, Edward! ».

     *

      *              *

    18h - la grande salle d’attente de l’hôpital.

    De la baie vitrée, les bras croisés contre moi, je pouvais contempler le magnifique jardin de l’établissement et voir les paysages au loin, des plaines à perte de vue sous un coucher de soleil. A l’horizon, il y avait des reflets mauves et jaunes dessinés…c’était incroyable, je pouvais imaginer la chaleur des derniers rayons du soleil sur ma peau. L’hiver va bientôt arriver…pourtant nous ne sommes qu’en Octobre. C’est probablement l’attraction terrestre qui est bouleversé. Tranquillement, j’allais m’asseoir sur une banquette en face d’une rangée de machines à café, boissons et autres attendant en vain d’être utiliser. Pour compenser la monotonie des visiteurs et des patients, cet endroit diffusait de la musique d’un audiophone. Distraitement, j’écoutais une voix mélodieuse chantait :

    _ «  J’ai passé mes soirées à…imaginer. Qu’un beau jour, mon amour…viendra me chercher mais…ça n’arrive jamais en vrai! J’veux des violons dans ma vie, des décors en cartons aussi! J’veux des chansons sous la pluie, des Good night au balcon…toutes les…nuits!… ».

    Je tressaillis à ces paroles, pensant à mon propre cas. Un soupir m’échappa face à cette chanson oh combien vrai et je posais mon menton sur la paume de ma main, pensive. Le regard ailleurs, je ne prêtais aucune attention au va et vient des gens dans le couloir…et j’évitais de penser à quelqu’un en particulier. Un mouvement à ma droite m’indiqua qu’une personne s’était assise à côté de moi doucement, mais je n’y prêtais aucun intérêt toujours dans la lune. Celle-ci feuilletait probablement un journal et pendant un moment le silence régna, presque pesant sans savoir pourquoi. Puis elle posa le magasine à côté d’elle et je sentis son regard sur moi. Je risquai un œil vers elle quand je tombai sur ses yeux gris métalliques, inquisiteurs. J’eus un mouvement de recul et il me fit un signe apaisant.

    _ «  Je suis désolé de vous avoir fait peur, là n’était pas mon intention. Nous nous sommes déjà vu dans les couloirs, n’est-ce pas? Je crois vous avoir effrayer par la même occasion tout à l’heure…j’aimerais me faire pardonner. Avez-vous soif? me questionna-t-il, gentiment.

    Que devais-je dire ou faire? Les mots ne sortirent pas de ma bouche et je fis un signe de tête, résignée. Prenant ce geste pour un « oui », il alla choisir une boisson et suivit son instinct à ma préférence. Je le regardais faire silencieuse, attendant de savoir ce qu’il allait m’offrir. Il revient et me tendit le gobelet fumant avec un petit sourire dans le coin. « Je dois reconnaître que ses intentions sont charmantes et j’en reviens même pas qu’un garçon craquant notamment inconnu soit là en ma compagnie » pensai-je en regardant à l‘intérieur du gobelet, sous l‘œil amusé de l‘inconnu. Il vit mon expression surprise à la boisson et s’enquit pour faire la conversation :

    _ « Généralement les filles aiment tous le chocolat , j’espère que vous ne faites pas l’exception à la règle! dit-il et la réponse fut immédiate car je buvais précautionneusement de ce liquide chaud.

    _ Merci. lançai-je, doucement.

    _ De rien…au faite, je m’appelle Edward Masen.

    _ Moi…

    _ Alisea Lennings…oui ».

    Sur ces mots, on se tut et on but chacun notre boisson, pensifs.

    _ «  Je crois que nous avons une amie en commun non?? murmura-t-il, songeur.

    _ Oui… hésitai-je et sans rien lui demander, il me parla de sa santé.

    _ Elle va bien…son traitement a fonctionné, je suis optimiste.

    _ Ah…

    _ Tu ne parles pas beaucoup…pourtant ce n’est pas ce qu’a pu me dire Beth. énonça-t-il en me voyant devenir rouge comme une pivoine.

    _ J’ai…changé…c’est tout.

    _ Oui…, dit-il dans un murmure, je l’ai constaté…

    _ Comment ça? demandai-je, surprise.

    _ J’attire ta curiosité n’est-ce pas? dit-il, en riant légèrement.

    _ Euh…

    _ J’ai un secret…seule ma famille le sait. Je n’en ai même pas parler à Beth mais quelque chose me dit que je peux te le confier.

    _ Vous n’êtes pas obligé…commençai-je à dire.

    _ Je sais…( en me souriant )…mais comment dire? Je pense que tu pourrais me comprendre… » avoua-t-il, en me tutoyant pour la première fois.

    Je le regardais étrangement et il prit ce regard pour du mécontentement.

    _ Qu’ai-je dit? Cela te gêne que je te tutoie? Dis le moi, je comprendrais!

    _ Ce n’est pas ça! Je ne mérite peut être pas cette confiance! Je ne vous…je ne te connais que depuis aujourd’hui!

    _ Il y aura d’autres occasions, j’en suis sûr! Et puis, je pense que tu aimerais savoir si Beth va toujours aussi bien loin de toi.

    _ Oui…admis-je, à moi-même.

    _ Tu as quelque chose que je ne saisis pas, qui m’intrigue que je n’ai jamais vu avant. C’est pourquoi aussi je voulais t’en faire part, peut être que tu pourras m’éclairer.

    _ Si tu veux…

    _ Ce secret est né après la mort d’un être cher, je devais avoir 8 ans quand mon grand père est mort. J’ai eu par la suite une…révélation, on va dire. avoua-t-il, en riant désabusé.

    _ …( attentive ).

    _ Je me suis rendu compte que j’avais le don d’apercevoir certaines choses. Je pouvais distinguer les auras de chaque personne. Je ne comprenais pas au début pourquoi je voyais des gens du jour au lendemain avec des couleurs qui varie du jaune éclatant au noir. Puis avec le temps et de l’intuition, j’ai compris que ça reflétait la personne qui détenait cette aura. Jaune c’était positif, cela montrait une personnalité forte, de bonnes qualités plus que de mauvaises. Rouge c’était tous ce qui était la colère, la vengeance, l’autorité permanente. Noir c’était mauvais signe, cela peut avoir plusieurs abords…la méchanceté pur, les damnés, le mal dans un sens général et le blanc…je pense que ce sont des êtres supérieurs en tout cas pas humain que je peux voir mais les autres non. Or j’ai constaté qu’il y avait une majorité de jaune au alentour, c’est comme ça que je sais reconnaître que le jaune est spécifié pour nous. Euh c’est à peu près tout…

    _ Incroyable…tu peux voir les auras de n’importe qui et toi?

    _ Je ne peux la voir qu’en me tenant devant une glace, mais à côté de toi! Je ne saurais dire…

    _ Il y a quelque chose qui cloche chez moi c’est pour ça que je t’intriguais?

    _ Ton aura est double…ce que je n’ai jamais vu auparavant. Ce qui est étrange, c’est que ces deux couleurs s’opposent…je ne saurais définir…

    _ Quels couleurs?

    _ Jaune et noir…avoua-t-il en me regardant.

    _ Hum…

    _ Tu saurais pourquoi?

    _ …non. répondis-je, bien tard.

    _ Je ne veux pas te forcer à me confier mais si tu veux en parler, je serais là. Je crois que j’aurais beaucoup à apprendre de toi. Peut-on dire maintenant que nous sommes amis? s’interrogea-t-il, dubitatif en me scrutant en coin.

    _ …Oui. dis-je, amusée par sa reparti.

    _ Alors enchanté de te rencontrer, Alisea.

    _ Moi aussi, Edward! » répondis-je d’ailleurs sincère.

    On se serra la main amicalement, les yeux dans les yeux en souriants.

    *

    *           *

     Depuis on se voyait régulièrement en fin de journée, après qu’Edward avait passé une partie de l’après midi avec Beth. J’eus appris que c’étaient des amis de longues dates, qu’ils s’étaient connus sur le net pour je-ne-sais-quel passion. Cela me fit légèrement rire, je les voyais bien tous les deux derrière un ordinateur. Je l’attendais comme à mon habitude à la salle d’attente, notre lieu de refuge pour parler. Il était effectivement pas de chez nous, c’était un canadien. Tout à fait son style en passant, l’audiophone continuait de tourner des chansons populaires à la radio quand je le vis arriver. Il me fit un signe amical de la main, je lui répondis de même en ajoutant un salut et il s’assit à mon côté, en soupirant.

    _ « Tu vas bien? demandai-je.

    _ Oui…enfin il y a des soucis dans ma famille en ce moment…

    _ Au canada??

    _ Oui…et toi, ça va? dit-il en me regardant minutieusement.

    _ Euh…oui… » mentis-je, en regardant les veines noirs-mauves de mes mains.

    Sceptique, il suivit mon regard et vit mes mains.

    _ « Mince, tes veines sont de cette couleur là quand tu as froid? » lança-t-il en me prenant mes mains pour les réchauffer.

    Il frotta les siennes contre les miennes et les garda pour me communiquer sa chaleur. Cette intention me toucha plus que je n’aurais pensé, mais je me gardais bien de le lui cacher.

    _ « Tu as le teint très pâle aujourd’hui! murmura-t-il, en effleurant mon front d‘une main avant de recouvrir mes mains. 

    _ Je n’étais pas bien ce matin…je suis restée couchée…

    _ Ah…allez, viens là! dit-il, en faisant signe de poser ma tête sur son épaule.

    _ Tu es sûr? demandai-je, inquiète.

    _ Oui…allez, profite-en! Je ne suis pas tout le temps là!

    _ Attention…je pourrais m’y habituer! lançai-je, en souriant.

    _ J’aime bien te voir sourire…dit-il en voyant mon visage s’éclairait.

    _ …Comment va Beth aujourd’hui? fis-je, pour changer de sujet, le cœur battant.

    _ Elle va bien…elle m’a initié à un jeux auquel je n’avais jamais joué jusqu’à maintenant.

    _ Lequel?

    _ Le uno.

    _ Oh, le uno! C’est excellent, tu sais. C’est mon jeux préféré!

     _ Oui, elle m’en a parlé. Elle a dit qu’avant tu lui rendait visite tous les jours pour lui tenir compagnie. Quand elle parle de toi, elle a toujours ce sourire triste au visage. Tu lui manques c’est évidemment. Tu penses lui reparler un jour?

    _ Un jour… quand je serais sûre qu’il n’y aura plus rien à craindre. murmurai-je, évasive.

    _ Es-tu d’un naturel pessimiste comme Beth?

    _ Non…enfin je suis réaliste, je sais ce que j’ai et ce qui se passe en moi. Je n’ai pas à avoir de doute.

    _ …et moi, je crois au miracle. Tout peut changer en un instant!

    _ Tu es trop idéaliste, Edward!

    _ Je préfère cela et m’accrocher à l’espoir! Tant que vous lutterez, votre aura se battra aussi.

    _ Probablement…

    _ Tu ne veux toujours pas me dire quel est ton secret? Ce secret si lourd à porter. me chuchota-t-il tendrement, son menton sur le sommet de mon crâne.

    _ Je… ».

    J’essayais de sortir les mots qui pourraient me délivrer et le lui faire partager mais à quel prix? Me croira-t-il? Pourra-t-il l’accepter? Comment concevra-t-il les choses après mon aveux? Non, ce serait trop dur…je dois éviter l’inévitable.

    _ « J’attendrais… » répondit-il, à mon grand désarroi.

    Je fermai les yeux, lovés contre son épaule, bercée par le vent qui souffle au dehors, une larme glissant sur ma joue.

    *

    *          *

     Un autre jour, j’ai fait visiter ma chambre à Edward et les endroits où j’aimais aller. Il n’était pas surpris quand je lui ai montré la nursery ou encore le secteur des enfants. Il a dit que c’était tout à fait moi. A son contact, j’avais changé, j’avais l’impression d’exister…je ne pouvais plus dire que je n’étais que l’ombre de moi-même.

    On se promenait sans but l’un à côté de l’autre quand soudain Charlie qui passait par là avec un chariot, me salua ainsi qu’Edward. Intrigué de me voir en compagnie masculine, il trouva un prétexte pour faire la conversation.

    _ «  Dis donc, ça fait un moment que je te vois plus faire tout l’établissement à pied! lança-t-il, en souriant.

    _ Eh bien, non tu vois. disais-je, gênée.

    _ Tu as des nouvelles de tes parents?

    _ Oui, hier ».

     L’infirmier fut interpeller par un autre interne et Edward était toujours attentif à notre échange.

    _ «  Je vais devoir vous laisser…en ce moment, c’est pas croyable…nous avons constaté un taux de guérison très important sur un graphique. Tous ceux qui ont des maladies bénignes guérissent grâce à leur traitement et il y d’autres cas aussi…

    _ C’est-à-dire? demanda Edward soudain curieux.

    _ Des gens dans le comas depuis un certain temps qui se relèvent du jour au lendemain sans explication…c’est un miracle, je dois dire. Maintenant pas mal de monde souhaite être hospitaliser à Saint Juste car il y aurait un ange protecteur ou je ne sais pas quoi qui serait présent dans l’hôpital.

    _ Tu n’es pas sérieux? Un ange? m’écriai-je, étonnée.

    _ Pas tant que ça, Alisea…murmura mon compagnon, très sérieux.

    _ Vous n’êtes pas sérieux! Il n’y a aucun miracle ni chance, il y a, à la minute où on parle des gens qui souffrent et qui meurent. Cela ne veut rien dire! m’exclamai-je à un Charlie et à un Edward, surpris.

    _ Euh…commença l’infirmier, à courts de mots.

    _ Je vais prendre l’air! » lançai-je, mon cœur battant à tout allure.

    Edward posa une main sur l’épaule de Charlie avec un sourire en guise d’excuse et partit me rejoindre sous les yeux médusés de Jim. Edward me rattrapa à temps et m’arrêta au beau milieu du couloir.

    _ «  Pourquoi réagis-tu ainsi? Je ne comprends pas…j’ai l’impression que tu es troublée…

    _ Ce n’est rien…ce graphique signifie rien, il y aura toujours des gens qui meurent…il n’y a pas de miracle, Edward sinon ça voudrait dire que tous le monde peut être sauver alors que c’est faux. Les condamnés n’ont pas de choix.

    _ Oh, Alisea… ».répondit-il en me serrant contre lui remarquant ma peine.

    A nouveau, j’eus peur à tel point que je m’accrochais désespérément à mon ami. En effet pourquoi me sentais-je à ce point fragile, déstabiliser?

    _ «  Je suis là…» dit-il, en me berçant.

    Oui mais pour combien de temps…

    Ma vie est entre deux mondes…

    A suivre…

     

     


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  • Je m’appelle Alisea Lennings, j’ai 19 ans, j’ai jamais eu de petit ami de toute mon existence et j’ai un cancer des poumons. Mes parents préoccupaient par leur travail m’ont laissé à mon triste sort à l’hôpital Saint Juste, ayant vu que mon état s‘était aggravée. Et maintenant j’erre comme une âme en peine dans le couloir des condamnés…là j’aggrave un peu les choses non?

    En faite, je suis au point mort, face à une étrange destinée.

    En ce moment j’erre au beau milieu de la nuit dans l’hôpital, avec un lourd secret à porter. Je marchais tranquillement dans le silence de la nuit avec ma perfusion et avec pour seul bruit le chuintement léger des sabots synthétiques bleus de l’hôpital sur le sol. Mon visage depuis quelques semaines avait énormément pâli, mes yeux avait perdus de leur éclat et mes cheveux bruns longs et fins étaient devenus ternes…je portais la tenue bleue médicale, très légère en passant…heureusement que je portais des sous vêtements! On peut dire que j’étais pitoyable comme ça. Enfin bref…je me dirigeais, déterminée, le long des couloirs en quête de quelque chose quand soudain Charlie l’infirmier qui passait par là pour s’assurer que tout va bien, me vit dans les parages.

    _ «  Alisea?! Mais qu’est-ce que tu fais à minuit au beau milieu du couloir? s’étonna-t-il, faisant sa ronde de nuit.

    _ Je tue le temps! ironisai-je, d’un ton morne.

    _ Tuer le temps! Si cela pouvait être possible! s’esclaffa-t-il, faisant allusion au sens figuré.

    _ C’est une expression, Charlie. ( très sérieuse )

    _ Je le sais! Je plaisantais…ce que je ne comprends pas c’est pourquoi tu te balades toute seule tard la nuit comme ça! Va te coucher, tu n’as pas à traîner dans les couloirs le soir! Allez, ouste! dit-il, gentiment.

    _ Mais si…j’ai une bonne raison d’être dans les couloirs! inventai-je.

    _ Ah, oui!…Alors c’est quoi la raison?

    _ J’avais envie d’aller faire pipi, figure-toi! mentis-je, honteusement.

    _ Il y a des toilettes dans ta chambre, ça ne prend pas avec moi! Allez, retourne dans ta chambre maintenant, il se fait tard! répondit-il, ébahi par mon mensonge.

    _ Zut! »lâchai-je, dans ma barbe.

    Je mettais arrêter devant une chambre où il y avait une paroi vitrée qui montrait une chambre à part. Une personne était allongée dans le lit avec plein de moniteurs et capteurs autours d’elle, un tube dans la bouche. C’était je pense une personne dans le coma. Je jetais un bref coup d’œil vers cette personne, d’un air contrarié tandis que Charlie émit un grognement de mécontentement, attendant que je décide enfin de faire demi tour dans ma chambre. Avec un soupir de frustration, je repris le chemin inverse telle une automate.

    *

    *           *

     

    Deux jours après, discrètement dans ma chambre je bus une gorgée de Coca et le cacha à nouveau dans un tas d’affaire. Ne sachant pas quoi faire, la journée s’annonça pour moi très ennuyeuse. Il fallait que je bouge, que je me trouve une occupation au plus vite sinon je vais devenir dingue et puis Charlie qui me surveille entre deux comme un flic…c’est très éprouvant vraiment. Malgré cela je ne fus pas décourager et je sortis de ma prison dorée quand on m’interpella…

    - « Charlie! » pensai-je, en soupirant.

    C’était en effet celui-ci mais au lieu de me faire un interrogatoire, il s’avança vers moi en me souriant.

    _ « Oh, bonjour Alisea! Excuse moi de t’embêter mais je vois que tu tournes en rond sans but précis que ce soit dans ta chambre ou dans les couloirs…enfin je l’ai constaté. Je me suis rappelé que Beth et toi alliez voir ses gamins dans l’autre service médicale pour passer le temps…pourquoi tu n’y vas plus???

    _ Le petit Ben a quitté le service…le docteur a dit à ses parents qu’il était guérit de sa leucémie grâce au traitement, il a eu beaucoup de chance d'autant qu'elle était bénigne…c’est pas génial! Le traitement a fonctionné sur d’autres enfants du même cas et donc…mon chouchou est partit et quelques autres aussi! Les autres enfants je ne les connais pas trop…ils sont la plupart du temps dans leur lit ou entourés d’infirmières et de docteurs.

    _ Hum…ça doit être les enfants qui sont condamnés. dit-il, d’une voix pleine de tristesse.

    _ Ah bon? répondis-je, la gorge nouée par l’émotion.

    _ Oui…c’est malheureux. En parlant de malheureux, tu sais que Beth est très triste depuis que vous ne vous voyiez plus. Je ne comprends pas les filles et le conseil qu’on m’avait donné un jour c’est de ne pas m’emmêler mais…tu lui manques et ce n’est pas pareil sans toi. Heureusement elle voit sa famille mais quand elle est seule, je la vois broyée du noir.

    _ Tu as raison…il ne faut pas se mêler des histoires de filles. On s’est expliquer…je veux seulement affronter seule cette épreuve, je n’ai pas envie qu’elle me voit comme ça. Je préfère qu’elle soit égoïste et qu’elle ne pense pas à moi. Je ne suis que l’ombre de moi-même, ma santé se détériore chaque jou..».

    A ces mots, je sentis un étau me broyer l’estomac, le souffle coupée que je me mis à suffoquer, à tousser plusieurs fois douloureusement.

    _ « Alisea! Docteur! » s’écria Charlie, en me voyant tournée de l’œil puis ce fut le néant.

    *

    *            *

     

    Il y a des jours avec et des jours sans…

    J’étais préoccupée, très préoccupée, je savais au fond de moi que mes jours seraient comptés et je n’étais pas prête mais pas prête du tout à ça! J’avais peur de retourner dans le néant et ne jamais y revenir. Mes parents m’ont appelés suite à l’accident, ils étaient terriblement angoissés…peut être qu’au fond ils tenaient à moi mais ils ne savaient pas comment s’y prendre ou bien tout simplement c’est la culpabilité de m’avoir laisser qui a resurgit. Je ne sais pas…je suis totalement perdue.

    _ «  Je dois l’utiliser coûte que coûte tant que je suis encore là! » pensai-je subitement tracassée.

    Une semaine s’était écoulée, j'étais restée coucher et j’avais décidé d’être sage afin de reprendre des forces. Ayant repris un peu de couleur je me levais de mon lit, pris mon peignoir couleur prune et sortis doucement. Je déambulais dans les couloirs tout en observant les va et viens incessants des patients, docteurs, infirmières et des visiteurs. Le soleil était particulièrement éclatant aujourd’hui…je regardais la pendule à l’accueil qui indiquait 15h. Au passage, je m’arrêtais devant la paroi vitrée où j’avais croisé Charlie en pleine nuit et je regardais à travers en douce…il n’y avait plus personne dans cette chambre. Malgré moi, un sourire se fit apparaître sur mes lèvres…Il faut être optimiste, il y a des gens qui peuvent guérir et se réveiller du jour au lendemain. Sur ceux, je repris mon chemin et je passai discrètement à côté de la chambre de Beth. De loin, j’aperçus que sa porte de chambre était ouverte et parlait avec Jéro, son grand frère à l'entrée. J’étais assez bien placée pour les voir, de là où j’étais je pouvais espionner incognito ce qui me fit sourire de plus belle. Elle avait l’air d’aller bien ce qui me soulageais. Puis mon sourire s’effaça…je me cachais à nouveau et m’adossais au mur tremblante. Je me sentais vulnérable plus que jamais et nostalgique. Ce que j’avais sur la conscience était dure à porter…

    _ «  Si seulement je pouvais me confier à quelqu’un… » murmurai-je, le regard voilé.

    Mais il était évident que c’était impossible surtout avec Beth. Non…je dois le garder pour moi c'est dit.

    Par la suite, je continuais à errer dans les couloirs car ça m’aider à passer le temps mais aussi pour autre chose de plus important. A présent les nuits, je fus plus précautionneuse pour circuler dans l’établissement sans être vu. Pas une fois après ça, on m’aperçut entrain d’errer les allées vides et sombres des couloirs. La nuit fut devenue ma complice…

    *

    *            *

     

    Un beau jour, en me promenant comme à mon habitude dans l’hôpital connaissant par cœur chaque détails et recoins...mon regard fut attirer par l’arrivé inopportun d’un jeune homme d’une vingtaine d’année, un bouquet de roses blanches à la main. Il était à l’entrée de l’accueil et semblait méditer à la marche à suivre quand soudain il sentit que quelqu’un le regardait et chercha parmi la foule, la personne qui le fixait. Son regard rencontra le mien et mon cœur cessa de battre une seconde pour reprendre à la chamade. Il y avait dans ses yeux gris quelque chose de mystérieux, de fascinant qui me troublaient. Il était saisi par ma présence et il me semblait apercevoir dans ses yeux de l’intrigue. C’est comme si…il m‘avait percé à jour. Je me sentis encore plus vulnérable, cette fragilité que j’ai toujours cherché à cacher refit surface. Terrifiée, je me cachais rapidement contre le pan d’un mur, le cœur battant à tout rompre.

    Qu’est-ce que j’ai? Et qui est-ce??

    A suivre…

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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