• Coucou à tous!!!
    Voici la suite de notre chère histoire fantastique ^_^. Vous allez enfin savoir comment s'appelle le mystérieux inconnu et découvrir plein de nouvelles surprises....notamment l'apparition d'un nouveau personnage xD. Vous avez compris le principe?? Il va y avoir apparemment un groupe qui risque de se former! lol. Vous n'en saurez pas plus sur ce qui est dit dans ce passage =). Ne soyez pas trop impatient, chaque chose en son temps! xD. Ceci ouvre sur de sacrés suites! lol. J'ai déjà ma petite idée sur la fin >_<. Cette histoire risque d'être dans les annales mdr...je vous réserve pleins de rebondissements et de suspence. Je vous promet une fin explosive...^_^.

    Amicalement,

    Miss Lovely

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  • 10h15 - Dans les couloirs du lycée

    Avec un air détaché, je lui fis la présentation des lieux tels que la salle des professeurs, la cantine, le gymnase accoudé à notre lycée, la grande cour derrière et la bibliothèque. Tout en me suivant et écoutant attentivement ce que je disais, sa petite queue de cheval se balançait de chaque côté comme une balance. A présent du monde circulait dans les couloirs et nous dévisageait vu que c'était une petite pause récré on va dire! Toujours mal à l'aise quand on me regarde, je baissais la tête pour scruter mes pieds tout en avançant plus la cadence.

    _ " Hey! Pourquoi tu marches vite? s'enquit Rebecca, en tentant de me suivre tant bien que mal.
    _ Désolée...je n'aime que des gens me regardent ainsi comme si j'étais une bête de foire. répondis-je en ralentissant légèrement.
    _ Je comprends...mais c'est pas toi qu'ils regardent, c'est moi vu que je suis nouvelle!
    _ C'est vrai qu'une gothique asiatique on n'a jamais vu! lançai-je en riant doucement.
    _ Je suis la première??
    _ Oui c'est peut être pour ça! murmurai-je.
    _Oh... "

    Le silence se réinstalla. Des personnes étaient près de leur casier, certains accoudés entrain de discuter et d'autres entrain de prendre des affaires à l'intérieur. Ce qui m'amena à lui demander si elle avait obtenu son casier.

    _ " Oui...c'est le 110. J'ai le code et le cadenas...
    _ Viens, je vais te montrer où il est! disais-je, en lui faisant un signe de la main.
    _ Ok...et toi?
    _ Moi...euh, 80.
    _ Pourquoi on n'a pas des casiers accoudés en fonction des classes?
    _ Le principal voulait procédé par ordre alphabétique.
    _ Ah...ok. ".

    Arrivées à son casier de prédiction, l'asiatique mit sa main sur le bouton et commença à faire son code puis apuya sur la petite poignée. Rien ne se passa...elle fronça des sourcils et recommença une fois...une deuxième fois.

    _ " ...ça ne fonctionne pas. commentai-je, ailleurs.
    _ ...apparemment. " murmura celle ci dans le même état d'esprit que moi.

    10h15 -  Chambre d'ami chez Cristina

    Une forme reposait sous une couette blanche quand une sonnerie classique se fit entendre. Une main sortit à tâtons du duvet en cherchant sur la table de chevet à sa droite un portable qui vibre. Il poussa un juron, le portable disparaissa sous la couette et prit la communication.

    _ " Allô...dit-il en redisciplinant ses cheveux.
    _ Shawn? dit une voix masculine.
    _ Oui c'est moi. répondit-il prudemment.
    _ Je viens de la part d'une connaissance à toi...Jensky. "

    A ce nom, il se redressa vivement et rabattit le duvet regardant les alentours de la chambre.

    _ " Vous êtes son informateur?
    _ Oui...
    _ Je commençais à me demander quand vous m'appeleriez...d'autant que je l'ai trouvé. C'est une lycéenne...
    _ ...c'est une bonne nouvelle. Je dois vous donner des informations seulement je ne peux vous les communiquez que par réseau.
    _ Oh...
    _ Vous recevrez mes données sur email au sujet des directives à suivre. Pourquoi pas dans un établissement scolaire...Jensky m'a dit que vous étiez en ce moment à Flywer. J'ai justement un vieil ami qui travaillait avec moi dans le temps, qui est dans le lycée de cette ville. Il est bibliothècaire, il s'appelle Emile, je le mets au courant de ton arrivée ainsi tu auras à ta disposition internet et tu pourras observer de prêt l'élue. Tu travailleras avec lui en tant que stagiaire...avec lui, ton secret  et ton identité sera bien garder. Le temps que ça prendra.
    _ Bien.
    _ Je le mets au courant maintenant. Il est en ligne. J'attends votre email. Au revoir.
    _ Au revoir. " répondit-il, d'un ton neutre puis raccrocha.

    Il reposa le portable, posa une main sur ses yeux et poussa un bref soupir. Il se leva tel un automate et alla se changer. Dix bonnes minutes après, frais et les cheveux soignés, il prit au passage son blouson en cuir marron et sortit.

    _ " Quand il faut y aller...il faut y aller! " murmura-t-il en mettant ses lunettes de soleil d'un doigt sous un soleil radieux.

                                                                               *
                                                                                                                       
                                                                         *           *

    Quelque part dans les couloirs du lycée...

    _ " Alors...où sont-elles déjà?? " murmura un garçon aux cheveux bruns, yeux bleus, élançé et avec des lunettes.

    Il les sentit venir, il posa une main sur sa tempe, les yeux fermés puis subitement il les réouvrit et une lueur amusée les traversa. Il esquissa un mi-sourire en voyant 2 filles devant un casier dont l'une était adossée à celui d'à côté tandis que l'autre s'archarnait dessus, d'humeur soudain belliqueuse.

    _ " Cela promet! dit-il, d'un air énigmatique.

                                                                        
                                                                               *

                                                                         *           *

    Un quart d'heure après...

    _ " Fichu code! Il ne veut pas ouvrir...grommela la gothique en appuyant sur la poignée comme une forcenée.
    _ C'est bizarre d'autant que le principal nous a dit que c'était le bon code que tu avais...peut être que les embouts sont rouillés.
    _ Il manquerait plus que ça! Ce casier ne ferait pas long feu s'il n'y avait pas de monde dans les parages...je ferais ça vite fait.
    _ Nous sommes dans un lycée, qu'espérais-tu? m'enquis-je.
    _ Rien...il faut toujours faire attention aux apparences, aux convenances. C'est ça l'handicap!
    _ Tu...tu parles de ton pouvoir là?? Tu serais en mesure...?
    _ Peu importe...ça me prend la têt...commença-t-elle, les nerfs à fleur de peau.
    _ Excusez-moi...interrompit un beau garçon brun, yeux bleus avec des lunettes demi lune.
    _ Quoi! aboya presque Rebecca, irritée.
    _ Euh... " chuchotai-je, ébahie de son aplomb.

    Il s'approcha du casier et tapa trois coups avec son poing gauche, à des endroits précis du casier de Rebecca. Elle écarquilla les yeux, effarée par cette soudaine réaction. Ce garçon d'apparence calme et sympathique pouvait faire preuve d'une extrême violence. J'en avais malgré moi, la chair de poule. Soudainement, il appuya sur la cliche et le casier s'ouvrit comme par enchantement. Je fus totalement surprise qu'en à Rebecca, elle semblait être décontenancé par ce geste d'entraide. Il nous souria d'un air contrit :

    _ " Il y a des casiers comme ça parfois qui demandent plus d'adresses. Le mien est un peu capricieux aussi! dit-il en tapant d'un coup bref le casier d'à côté après avoir fait son code et l'ouvrit pour prendre des effets.   
    _ Merci c'est très gentil! annonçai-je pour briser la glace.
    _ Pas de quoi! lança-t-il en claquant la porte de son casier et en un tour de main mettre la sécurité de son code. 
    _ Je ne t'ai jamais vu ici...tu es nouveau? demandai-je, curieuse.
    _ Oui mais je ne suis pas le seul je crois! répondit-il par monosyllabes.
    _   Que signifie ce sous entendu? lança Rebecca, énervée d'être redevable par un garçon.
    _ Tu es nouvelle ici...je dirais même depuis aujourd'hui. Moi, je suis dans ce lycée que depuis deux jours à peine.
    _ C'est facile a deviné pour moi! N'importe quel nouveau ne sait pas se servir de son casier la première fois.                                
    _ Certes...mais c'est rare de tomber dans le même lycée sur deux filles avec des dons hors du commun. annonça-t-il, d'un air détaché.
    _ D'où...d'où tu sors cette information? s'étrangla l'asiatique.
    _ On est des filles normales! soutenai-je, obstinée.
    _ Vraiment?? ( sourire malicieux ) C'est vrai...c'est un secret!
    _ T'es qui?? demanda Rebecca, sèchement.
    _ Moi?( nullement décontenancé ) Je m'appelle Andrew...mais appelez moi Drew. Je suis ton voisin de casier et un membre de votre groupe. dit-il en souriant, amusé.
    _ Notre groupe?! s'exclama-t-elle, hallucinant.
    _ Punaise, un illuminé...il manquait plus que ça! pensai-je, inquiète.
    _ Je ne suis pas fou...( riant ) je suis comme vous. Nous ne sommes pas beaucoup en ce moment mais bientôt les choses vont nettement changer. Nous sommes tous plus ou moins attiré par cette ville...c'est le début d'une grande collaboration. Nous n'avons pas fini de nous revoir!
    _ Foutaise! Tu es un garçon dérangé...rétorqua ma voisine.
    _  Je ne me qualifierais pas ainsi mais plutôt de prévoyant, Becky!
    _ Becky!! Je déteste qu'on m'appelle comme ça! M'appelle pas comme ça! s'offusqua-t-elle.
    _ Moi, j'aime bien! " lança-t-il, en souriant de plus belle.

    Cette situation me fit pouffer de rire qu'eux deux se retournèrent vers moi, celui ci souriant à mon éclat et Rebecca me fusillant du regard.

    _ " Désolée...vous êtes simplement trop comique! On dirait que vous vous entendez comme chien et chat! étouffai-je, en essayant de garder un minimum de sérieux. 
    _ Et encore, tu n'as pas tout vu! remarqua Drew en essuyant avec un chiffon ses lunettes, ce qui lui valut un regard assasin de la part de Rebecca.
    _  Tu as l'air d'être bien renseigner sur nous, non?? demandai-je, en reprenant mon calme.
    _ Oui...( d'un air laconique )
    _ Comment??
    _ Je...je vois des choses qui se sont passés et qui vont se passer. hésita-t-il à dire.
    _ Tu as des visions donc. dit la gothique en tripotant sa croix, nerveuse.
    _ Oui...ça à l'air bizarre comme ça surtout pour un garçon. Quel intérêt pour moi d'avoir eu ce don?? Pourquoi pas la force surhumaine, ça conviendrait mieux à un garçon plutôt que des visions? Enfin...je m'y suis fait une raison.
    _ Désolée...mais je ne crois pas à ta théorie ni celle de Rebecca.
    _ Je le sais...mais ça ne saurait tarder. Le moment venu, tu seras prête... " dit-il, d'un air optimiste.

    Le même son se fit à nouveau entendre et on se retourna tous les trois afin de chercher l'origine.

    _ " Tu l'entends, toi aussi? questionnai-je, en le voyant anxieux.
    _ Oui...nous sommes d'ailleurs les seuls à l'entendre. Nous sommes différents. ( je fis une légère grimace )
    _ On l'a déjà entendu en bio...murmura Rebecca, pensive soudain.
    _ Le son s'intensifie...constata Drew, à l'écoute.
    _ Oui...fis-je sur le même ton.
    _ Le son est un appel...je ne sais pas encore ce que c'est mais je finirais par trouver. C'est un moyen de  nous alerter, de nous mettre en garde contre quelque chose. Il y a un truc qui se trâme à Flywer, ça présage rien de bon. Or il y a des choses qui devraient mieux rester sous terre...répondit-il, très sérieux.
    _ Euh...déglutis-je.
    _ Je n'arrive pas à savoir ce que c'est pourtant c'est là...ça n'est pas loin. Ce que je vois ne vient pas comme je voudrais l'être! Je ne peux décider de mes visions...elles vont et elles viennent sans crie égard...parfois elles sont importantes, parfois ce ne sont que des détails ou des informations. énonça-t-il, en frottant péniblement son front.
    _ Tu vas bien? lançai-je, inquiète.
    _ Hmmm...rien...fausse alerte. dit-il, simplement.
    _ .... ".

    Rebecca et moi nous nous regardâmes en voyant son regard absent.

    _ " Je dois y aller...bientôt la reprise. On se verra un autre jour, plus tôt que vous ne le pensez!...salut. nous lança-t-il, d'un air mystérieux et partit dans le sens opposé.
    _ Il faut y aller nous aussi...on a Anglais. répondis-je.
    _ Je ne peux vraiment pas le saquer lui! marmona-t-elle.
    _Quoi?( rire ) Moi, je le trouve finalement sympathique malgré cette histoire qui ne tient pas debout.
    _ Hmm...j'ai un mauvais pressentiment là dessus. chuchota Rebecca.
    _ Allons y! " déclarai-je sans l'avoir entendu.

    En effet une minute après, la sonnerie retentit.


                                                                        A suivre


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  • * La course à la montre…*

     

     Mes genoux flanchèrent et je cédai à ce poids qui m‘incombait.

    _ «  Alisea! Alisea! cria quelqu’un au loin dont on entendait les pas rapides venant à mon encontre, étendue par terre, ma joue écrasant le sol froid de l’hôpital.

    _ Edward… » soufflai-je avant de fermés les yeux à jamais.

    Nous revoilà au point de départ…

    *

    *             *

     Cinq heures auparavant…

     <3 Alisea <3

     _ «  Alisea? Chérie je t’en supplie, reprends toi! Cela fait 6 jours que tu es enfermé dans ce mutisme. Je ne pourrais pas tenir bien longtemps…sanglota ma mère, en me voyant assise immobile dans mon lit et le regard fixant un point dans le vide.

    _ Laissez moi! J’ai envie d’être seule! criai-je pour la première fois depuis ces 6 jours, avec une véhémence que je ne me connaissais pas.

    _ Alisea… » gronda mon père, furieux de mon attitude.

    La porte de ma chambre était à demi ouverte, indifférente aux pleurs, aux paroles, au faite d‘attirer l‘attention des gens dans l‘hôpital…j’en avais marre!

    Mes yeux espionnèrent furtivement les passants dans le couloir quand je vis surgir de nulle part avec une vitesse presque inquiétante, une ombre noire et floue au pas de l’entrée. Elle était immobile, elle était élancée et inquiétante…Un frisson m’échappa et avec terreur, je regardais mes parents. J’avais peur…cette chose n’avait rien de bon en elle, rien de rassurant. Elle était venue pour moi…elle attendait patiemment, me signalant la fin. De peur qu’elle s’attaqua à mes parents, je fis un effort pour me reprendre et m’excuser.

    _ «  J’ai besoin de calme…je suis désolée si j’ai été invivable ces quelques jours.

    _ Rien ne serait arrivé si tu avais dit la vérité à Edward! coupa mon père, énervé.

    _ Oui…j’en subis les conséquences. Vous n’avez pas à subir ce que j’éprouve. Cela ne concerne que moi! J‘ai besoin de réfléchir…Vous repasserez demain d’accord?? Ne vous inquiétez pas…ça va aller. lançai-je en scrutant soucieuse la porte d’entrée, plus aucune trace de l’ombre...peut être une hallucination.

    _ Je n’en suis pas très sûr. grommela mon père.

    _ J’ai réagit depuis tout ce temps donc c’est déjà un pas!

    _ Laissons là se reposer…il vaut mieux qu’on repasse demain. La nuit lui portera conseil.  » dit sagement ma mère en effaçant ses larmes, triste.

    Les ayant tout de même fait de la peine, ils n’allèrent pas me serrer contre eux, ils se contentèrent d’un « A demain…repose toi ». Je ne leur en voulais pas, c’est bien moi le problème. Ma colère envers Edward était mitigée, une part de moi lui en voulait de m’avoir laisser tomber lâchement et l’autre part, était retourné contre moi…après tout je comprends sa réaction…

    _ «  Mais ça fait tellement mal… » pensai-je douloureusement, mon poing serré contre ma poitrine en écho à ce que m’avait jeté Edward.

    *

    *             *

     <3 Edward <3

     - «  AH! » sursautai-je en me réveillant, cherchant à nouveau où j’étais.

    Cela faisait 5 nuits que d’anciens démons refaisaient surface…arasé, je mis une main nerveuse dans mes cheveux puis je recouvris de mes deux mains mon visage. Assis à présent sur la banquette au combien inconfortable, je restai ainsi indiffèrent. Après la découverte que j’avais fait dans la chambre d’Alisea, je suis sortit et j’ai été faire un tour pour me calmer tellement j’avais envie de hurler, de casser tous ce qu’il y avait à portée de main. Rien ne pouvait calmer ma rage…je trouvais cela tellement injuste…jamais jusqu’à maintenant, j’avais perdu ainsi mon sang froid. Du genre pacifiste à présent, j’en voulais au monde entier…j’avais une envie irrépressible de me battre. Après un bout de temps, je suis allé en parler chez des proches parents et je suis resté dormir chez eux. J’essayais de faire le vide dans ma tête mais rien à faire…mes pensées étaient toujours dirigées vers elle. Me déteste-t-elle? S’occupe-t-on bien d’elle?? J’avais beaucoup de mal à dormir puis ces cauchemars n’en finissaient pas…ce que j’ai eu en boucle mais de différentes manières, c’était la mort d’Alisea sous mes yeux à côté d’une créature de la nuit. A chaque fois, j’essayais de trouver un moyen de la sauver et je n’y arrivais pas. Cette ombre noire, informe, intelligente lui enleva le souffle et son aura s’éteignit…A présent, j’avais une nette idée de ce que c’était…Le souvenir de cette chose ne m’était pas revenue par hasard…

     Deux jours après, je suis retourné à l’hôpital mais je n’ai pas eu le courage d’aller la voir alors je restais tapi dans l’ombre en attendant de trouver la réponse, la solution…j’évitais les coins que fréquenté Alisea et ses parents par sécurité et le soir, je dormais dans la salle d’attente. En ce moment j’y étais, taraudé par mon impuissance. Après un long soupir, je me redressais contre le dossier et j’observais les alentours. Je voyais des auras par milliers dans le couloirs, jaune ceux en parfaite santé tels que les médecins, les infirmières puis il y avait les malades dont l’aura jaune était affaiblit…comme Alisea. A côté de certains patients, je voyais par ci par là ces auras blanches particulières les suivre…elles représentaient une autre forme d’existence. Elles n’étaient par aperçues d’eux, j’étais l’unique…cette silhouette floue avait plus ou moins notre forme seulement elle était beaucoup plus grande, je dirais un bon deux mètres…j’avais dû mal à voir s’il y avait des caractéristiques du genre humain comme nos caractéristiques faciales. On pouvait voir à travers leur corps, elle était comme transparente en tout point…c’était très irréelle. Le visage d’Alisea revint en ma mémoire et je tressaillis, comment vais-je faire? Que m’apporte ce don à part me renseigner sur l’état émotionnel et physique des gens?? Un mouvement rapide apparut à côté de moi et avec prudence, je levais les yeux vers la chose en mouvement. Mes yeux rencontrèrent ceux de la créature qu’il y a un instant j’observais…jamais jusqu’à maintenant elles ne s’étaient approché de moi, c’est bien une première pour moi. De plus près, je pouvais apercevoir un semblant de visage, ses yeux étaient d’un blanc laiteux, le nez était représenté de deux petits orifices, sa bouche formait une ligne droite et ses mains étaient étonnamment grandes. Elle posa l’un de ses grands doigts fins sur mon front, la tête incliné vers l’avant et fit d’une voix sortant des profondeurs :

    - «  Réfléchis! C‘est en toi… » pensa-t-elle dans mon esprit, d’une voix étrangement sonorisée.

    Mes yeux s’écarquillèrent plein d’appréhension et de doutes. Savait-elle quelque chose? Existe-t-il donc une solution?? J’avais beau me creuser la tête, rien ne m’effleura l’esprit. A peine cette créature était à côté qu’elle disparaissait comme par enchantement. Après deux bonnes minutes, je me suis vraiment demandé si ce que je venais de voir c’était effectivement produit. Il m’arrive trop de choses d’un coup! Je suis tombé amoureux d’une fille qui est sur le point de mourir, celle-ci à un secret comme moi…un don que nous avons hérité du jour au lendemain qui nous lie à la mort. Maintenant je découvre que ces choses que je voyais depuis tous ce temps, ces créatures blanches pouvaient entrer en contact avec mon esprit…insensé! Mon don aurait-t-il un rapport avec celui d’Alisea?? Non…mon don n’a pas autant de puissance que le sien…à moins que?…son but ne soit pas seulement de montrer et de remarquer les détails de la personne mais de changer sa vie. En y repensant, le fait d’en avoir parler à Alisea lui a permis de savoir la raison pour laquelle elle était comme ça. Il m’arrive de calmer les esprits de certains amis quand je savais que ceux-ci étaient très énervé ayant une pulsion aux conflits. Mon don était là afin de pouvoir empêcher qu’un sentiment très fort s’en prenne à d’autres personnes. Il n’était pas question de l’amour loin de là mais de la colère, la haine, l’autorité, la vengeance, le mal…Comment faire pour la sauver avec mon don?? Ce mal qu’elle a en elle est une marque de tous ces gens qu’elle a sauvé. Je ne peux pas être en mesure de défaire un aura pour un autre d’ailleurs cela touche de l’impossible! J’ai changé sa vie, j’en suis sûr c’est pourquoi son aura jaune était toujours là, vif à côté de son autre partie sombre…elle réagissait, elle se battait pour moi…pour nous. Tant que j’étais en mesure de lui dire qu’elle étais toujours là très présente, elle était confiante et avait foi en ce que nous ressentons. Sur ces pensées, je me levais et je pris une boisson chaude afin de me revigorer.

    *

    *             *

     <3 Alisea <3

     _ «  Je suis en sécurité ici…enfin pour l’instant je crois. » pensai-je, en observant les gens qui se promenaient autour de moi.

    Elle n’était pas là! Elle ne pouvait probablement pas sortir de l’établissement. Avec un soupir tremblant, je m’assis sur un banc et je me mis à contempler d’un autre œil ce qui m’entourait. Il était donc choisi que cette journée serait calme, banale et une triste fin pour moi. Je lutterais…mais pourquoi enfin? Edward n’était plus là pour moi, j’étais seule à nouveau…c’était mon choix d’être seule à combattre cette maladie, cette chose qui veut me prendre. Je replis mes jambes sur le banc, les entourèrent de mes deux bras et je m’affaissais, le front contre mes genoux.

    _ «  J’y crois encore, on est vivant tant qu’on est fort. On a la foi quand on s’endort, la rage au ventre. J’y crois encore, à tout jamais jusqu’à la mort. Le silence a eu tort, j’y crois encore… » chantai-je doucement, les yeux fermées.

    Après un long moment, je relevais ma tête…quelques larmes s’étaient écoulé et à présent, mon visage qui était malheureux changea d’un coup, le regard sombre et farouche. Je desserrais l’emprise de mes bras et je me relevais lentement, scrutant tous les passants. Mes pensées vagabondèrent vers la seule personne qui a eu autant d’importance dans mon existence. Edward…

    _ « Oublions cet orage éphémère, l’effacer et t’aimer comme hier. Je cherche et je cherche le remède pour qu’enfin, cesse la pluie, cesse la pluie! » chantai-je plus clairement, indifférente au public.

    A ces mots le ciel devint sombre et la pluie arriva comme une providence, lançant sa plus grande averse. Surpris par le changement du temps, tout le monde bougea plus rapidement pour se mettre à l’abri me laissant au milieu du déluge, insensible. Le vent, la pluie redoublèrent mais je ne bougeais pas. Je savais ce que cette créature de l’enfer attendait de moi…elle attendait que je rentre à l’abri dans l’hôpital, là où elle régnait en maître. Non…je tiendrais le coup, transie de froid et dégoulinante. Attendons encore un peu…une ou deux heures fera l’affaire puis je l’affronterais. Mes yeux fixèrent l’imposante majesté de l’hôpital Saint Juste, il devait être 16h30 et comme mue par une intuition, je regardais une vitre illuminée qui m’était familière et dont j’avais si souvent passé mes soirées à contempler le paysage. Soudain mon cœur s’arrêta quand je vis une silhouette familière debout adossée de dos à cette paroi. Edward? Edward est revenu?? Il est dans l’hôpital, dans notre salle d’attente... A ces pensées, dans un élan je courais vers l’entrée de l’établissement quand je me repris. C’était peut être un piège, une hallucination de mon désir de le voir tendu par cette ombre dont l’unique but est de m’attraper. Avec un gémissement, je pris ma tête entre les mains et je m’assis à même le sol contre un arbre qui me couvrait peu, ruisselante.

    _ «  Tout ça n’est que chimère! Il n’est pas là, il ne reviendra pas…tout ça, c’est uniquement de ma faute. » pensai-je, douloureusement.

    *

    *              *

     <3 Edward <3

     Combien de temps encore s’était écoulé depuis…j’étais à présent assis le dos contre la vitre de la salle, épuisé de réfléchir sans cesse et d‘aboutir à rien. J’essuyais péniblement mon front en sueur, sans prêter attention à la pluie qui faisait rage derrière moi, celle-ci claquant avec force contre le carreau. C’est en moi…c’est en moi…j’ai beau le répéter inlassablement, rien ne me vient à l’esprit. Or le temps était compté et si je ne trouvais rien, je ne pourrais pas sauver la fille de ma vie. Impuissant, je me relevais brusquement et je tapais d’un poing la vitre, faisant ainsi face aux éléments qui se déchaînait dehors. Tout était sombre maintenant, le soleil avait disparu…on pouvait encore apercevoir la cime des arbres, leurs silhouettes et…quelque chose à l’extérieur m’interpella. Une forme particulière se détachait d’un arbre…Sur le coup, je pensais à un fantôme ce qui peut être probable avec ce que j’ai mais pourtant mon intuition me disait que ce n’était pas ça. Il pleuvait à flots et cette personne avait pris appui d’une main sur le tronc de l’arbre, la tête baissée. Mes yeux se plissèrent pour essayer de mieux la distinguer dans l’obscurité quand un éclair à 200m déchira le ciel et éclaira un bref instant l’endroit où elle était. Sans fut assez pour découvrir l’identité de la personne…peignoir mauve, cheveux longs bruns…c’était mon Alisea. Elle devait être trempée, transie de froid, était-elle folle de rester ainsi planter là sous cette pluie diluvienne?

    Mon cœur s’affola, que faisait-elle dehors tapi sous un arbre??? Elle risquait d’avoir une pneumonie comme ça! Je ne pouvais pas la laisser ainsi…

    _ «  Mon amour… » murmurai-je, douloureusement.

    Je n’avais pas tenu ma promesse…de ne plus la quitter…

    _ « Accroche toi à moi, mon ange protecteur. Tout ira bien si nous restons ensemble… ».

    _ «  Je sais qu’à présent ma vie n’a pas de sens si tu n’es plus près de moi. Tu es ma source de vie…mon oxygène. Loin de toi, tout n’est que ténèbres et je suffoque. » m’avait-elle alors dit bien après.

    A ce souvenir, je me sentis si mal que ma décision était prise…je dois rapidement la retrouver et rattraper les choses avant qu’il ne soit trop tard. Soudain revenant à la réalité, je posais à nouveau mon regard sur elle et vit quelque chose qui déclencha mon effroi. A côté d’elle se tenait une ombre noire et quand elle remarqua sa présence, elle s’échappa d’elle et courra jusqu’à l’hôpital.

    _ «  Non! Pas ça!… ».

    *

    *              *

     <3 Alisea <3

     Il était 19h30 d’après ma montre…j’ai attendu beaucoup trop longtemps. Ne sachant comment me résoudre à combattre cette chose. Je tremblais fortement et claquais des dents appuyer contre le tronc de l’arbre. Un éclair passa puis je me retrouvai à nouveau dans le noir…C’était une mauvaise idée, qu’est-ce qui m’a pris de faire ça?

    Au résultat, j’ai froid, j’ai faim et je vais chopper la pire pneumonie qui me soit d’exister!! Je ne risque pas de battre cette ombre en m’affaiblissant toute seule…j’étais stupide, totalement!! Subitement, il me prit une nausée et rapidement je me détournai pour vomir de tout mon soul derrière l’arbre. Je n’eus pas le temps de me reprendre que le haut-le-cœur s’intensifia et me poussai à nouveau à vomir. Après quelques secondes, ça passa et je repris péniblement contenance, une main légèrement tremblante sur mes lèvres. L’envie de vomir cessa et je pus respirer librement. Je m’accrochai d’une main vacillante au tronc quand je sentis une légère baisse d’énergie en moi…comme me sentant happer par quelque chose. Cette sensation je l’ai déjà ressenti…prudemment je me retournai et la vis face à moi. La créature des ténèbres inclina sa tête d’un côté sinistrement, un léger grondement sortait de tout son être et me contempla comme si j’allais être son festin. Elle attrapa mon bras de ses longs doigts noires aux ongles pointus et mon angoisse se décuplant, je m’échappai de justesse à sa poigne de fer. Je courrai alors à toute vitesse manquant de tomber à plusieurs reprises en rentrant à l’intérieur de l’établissement.

    Alors elle pouvait circuler où elle voulait quand elle voulait…alors finalement elle a eu ce qu’elle voulait. Je n’avais pu de force par rapport à elle et où que j’aille, elle me retrouvera. Je suis sa proie, son trophée de gloire dans son monde. Il ne me restait plus qu’à courir, courir et me cacher bien qu’elle saura facilement me rejoindre. Un pli apparaissait soucieux entre mes yeux, je me mis à gronder sourdement de ma faiblesse. J’avais envie de crier, j’avais l’impression de faire parti d’un film d’horreur dans laquelle je jouais la victime. On me regarda courir laissant des traces abondantes d’eau par terre. Des patients et des médecins me virent arriver en trombe et dérapai tout en empruntant un autre couloir, les cheveux mouillés plaquaient contre ma nuque. En passant, j’aperçus Jim qui poussa un cri étonné par rapport à l’état du sol que je laissais derrière moi et me scruta interloqué de mon attitude. « Je suis désolée! » fut mes seuls mots en disparaissant par une porte battante. Dans mon élan, je poursuivais ma course jusqu’en réanimation quand je vis avec horreur…pleins de créatures noires dans les parages. Je mis une main sur ma bouche pour retenir mon cri et continuai de courir en les évitant, terrifiée que j’étais. Pourquoi?? Mais enfin pourquoi je les vois tous maintenant?? Cela veut dire quoi? Ils sont tous après moi!!

    Je détournai ma tête pour savoir si j’étais suivi et il n’eut personne. Les ombres restèrent là où je les avais vu auparavant se préoccupant sûrement de « leur » victime à EUX.

    _ « Edward!! Edward… » m’écriai-je malgré moi, en changeant à nouveau de lieu.

    *

    *              *

     <3 Edward <3

     Une demi heure auparavant…

     Après sa fuite dans le jardin, je m’élançais dans le couloir pour la rattraper mais en arrivant à l’entrée, il n’y avait aucune trace d’Alisea. Le souffle court, je m’arrêtai un instant et tendis l’oreille. Rien…le silence…Je repris ma course en cherchant l’ombre que je voulais. Je ne vis rien en passant toutes les chambres jusqu’à ce que j’en aperçoive une à côté d’un vieil homme en fauteuil roulant.

    _ «  C’est pas elle!  » pensai-je rageusement et poursuivit ma course dans les dédalles des couloirs.

    Le seul moyen de retrouver Alisea c’était de trouver la créature car il était certain qu’elle ne la lâcherait plus quelque soit les distances. Toujours attentif à mon entourage, je ralentis ma cadence, ne cherchant pas à éveiller des soupçons ou des remarques des passants. Je me dégageais de tout ce monde en dépassant un Jim qui grommelait en passant un coup de lavette au milieu du couloir. celui-ci en m’apercevant, m’interpella : « Il faudra dire à Alisea d’éviter de salir tout ce que j’entretiens! ».

    _ «  Vous…vous l’avez vu, Jim?? demandai-je, soucieux.

    _ Oui…elle est arrivée en trombe comme si elle avait le diable à ses trousses et tout dégueulasser mon sol. Regardez ça! Quel gâchis…c’est pas de tout repos, tu sais!

    _ Je…je suis vraiment désolé! Dès que je la vois, je lui en ferais part. Elle se fera rudement sermonner…Euh..savez-vous par où elle est partit??

    _ Hm…je crois que je l’ai vu rentrer dans le service de réanimation…

    _ Mer…merci beaucoup, Jim ».

    Sur ces mots, je marchais plus vite dans le couloir et je passais par les urgences là où la première fois j’avais suivi Alisea intrigué, direction le service de réa. Entrant dans ce secteur, j’eus droit à une panoplie d’ombres qui erraient sans but, certains seuls et d’autres accompagnant un malade. Alisea avait-elle vu ça?? C’est impossible…ceux qui sont sous le point de mourir ignore qu’ils sont suivi par elles. Pourtant je l’ai bien vu, elle est partit en la voyant…comment est-ce possible?? Le fait d’avoir ce don l’a rendu plus sensible sur cet univers étrange, semble-t-il. Soudainement, j’entendis quelqu’un criait mon prénom au loin.

    _ «  Alisea!  » répondis-je à son appel désespéré.

    Comme touché par un mauvais pressentiment, je repris mon pas de course avec frénésie regardant partout et me laissant guider par cette voix lointaine qui m’appelait au secours.

    *
                                                        
                                                          *            *                                                      

     <3 Alisea <3

     J- 15 minutes…tic-tac-tic-tac

     Elle m’avait rattrapé, gagnant de la distance au fur et à mesure…j’avais à présent un poing de côtés et j’avais dû mal à avancer. Je pris au passage l’ascenseur et j’appuyais au bouton du 1er étage. Arrivée sur le palier du 1er étage, je parcourais le couloir et je me réfugiais directement dans les toilettes du personnel. Appuyée face au lavabo et me regardant dans la glace, ma peau était cendreuse et mes yeux éteints. Ma vision commençait à voir trouble, je m’accrochais au bord du lavabo vacillante subitement. Je fermais les yeux pour contenir ma douleur mais elle ne fut que plus vivace encore…Avec difficulté, je les rouvris et la vis derrière moi dans le miroir. Un cri s’échappa de mes lèvres mais bien tard car elle m’avait à nouveau touché et je sentis quelque chose exploser en moi. L’ombre s’écarta, me laissant bouger librement en tâtant les bords des trois lavabos alignés aveuglément. Ma respiration commençait à être haletante…j’avais de plus en plus de mal à déglutir, à reprendre mon souffle. Quelque chose bloquait dans ma gorge... Je sentais un fluide se répandre à l’intérieur de moi, dans tous mes organes…mes poumons sont morts…Avec horreur, je me débattis contre moi-même et mon corps qui se laissai engourdir. Je sortis des toilettes brusquement, me cognant contre le mur d’en face et je repris une marche plus tremblante. Il n’y avait aucune personne dans les environs…ni infirmière ni médecin ni personne extérieure…j’étais seule au monde et j’allais mourir dans la pire souffrance qui soit. Au bout de 10 mètres, mes genoux lâchèrent…je commençais à perdre toute sensation émanant de mon corps…le contact froid du sol, la dureté de l’impact de ma joue dessus.

    _ « Alisea! Alisea!…» cria quelqu’un au loin d’un pas précipité.

    Edward?? C’est toi?? Mon tendre amour…où es-tu? Mon esprit cessa ses interrogations…trop fatigué à présent.

    _ «  Edward…» soufflai-je, mes dernières pensées pour lui.

    *

    *             *

     <3 Edward <3

     Je l’avais enfin retrouvé…Alisea a eu juste le temps de fermer l’ascenseur pour éviter l’étrange créature. Alors que celle-ci s’effaça, je pris directement les escaliers…

    En arrivant à l’étage, la première chose que je vis au loin c’était Alisea gisant par terre immobile, l’ombre sournoise à 2 mètres d’elle. Mon cœur manqua un battement et ma blessure se rouvrit à nouveau.

    _ «  Alisea! Alisea! » criai-je en courant vers elle, torturé.

    Elle reposait inerte, les yeux clos. Elle ne réagissait pas à mon approche pas plus que quand je la pris dans mes bras désespérément, accroupi. Elle ne répondit à aucun de mes appels…

    _ «  Alisea! Alisea! Non pas ça! Je vous en prie! » m’exclamai-je en sanglotant contre elle, mon visage dans ses cheveux.

    Ne meurs pas, ne meurs pas!!!…Je m’accrochais à elle péniblement regardant son visage, bouleversé. Mon amour, pardonne moi! Puis un mouvement attira mon intention face à moi, l’ombre avait tendu sa main vers elle sans la toucher et je vis soudain son aura être aspirer et disparaître sous mes yeux. La mort…elle était la mort…

    _ «  NON!!!!!!! » criai-je, furieux et plein de rage à celle-ci.

    Elle me toisa sans aucune émotion, baissa enfin sa main et se retourna, dans le but de partir.

    Quelque chose revint alors dans mon esprit comme venu du plus profond de mon être…

    _ « Ce terrible don qui détruit ma santé à chaque fois que j’en sauve, n’est qu’un rendu. Je suis débiteur de ce don… ».

    C’est ça…un marché!

    _ «  Attends! » l’interpellai-je.

    Elles fonctionnent par des marchés…pourquoi n’y ai-je pas penser bon sang!? L’ombre se retourna à demi, légèrement ennuyée.

    _ « Faisons un pacte! » lançai-je enfin après une hésitation.

    Celle-ci s’anima subitement, curieuse. J’ai enfin capté son attention.

    _ «  Que peux-tu me proposer, insignifiant mortel? Que cherches-tu? A gagner du temps? Il est bien trop tard…pensa-t-elle dans ma tête, d’une voix sombre.

    _ Je te fais une proposition, la mort! Enfin si tu es la personne que je crois où seulement un de ces semblables…je suis sûr que ce que j’ai à t’offrir, t’intéressera plus que tu ne le crois!

    _ Développe ta théorie…( attitude impénétrable )

    _ Je veux faire un échange…commençai-je, toujours accroupi, effleurant les cheveux de mon aimé.

    _ Tu veux prendre sa place pour qu’elle vive??

    _ Non…pas exactement…je veux t’offrir quelque chose de même valeur selon moi que sa propre vie! Vous êtes intelligents…vous n’êtes pas sans savoir que personne ne peut vous voir ni vous parler à part ceux de votre espèce. Seulement ce n’est pas le cas pour moi…je suis diffèrent, je suis le seul à ma connaissance.

    _ Je le sais…

    _ Très bien dans ce cas! Redonnez lui sa vie, son aura et en contrepartie je vous donne ce don qui m’a été offert.

    _ Tu es prêt à rejeter ce don qui t’a été donner de Dieu? Pour elle? dit-elle, intriguée.

    _ Elle m’importe plus qu’autre chose! Ce don n’a pas de réel intérêt pour moi, je peux m’en passer! Ce jour devait finalement arriver ( j‘eus enfin la révélation que j‘attendais )…je n’avais ce don que parce j’allais la rencontrer et changer sa vie. Une perte compensait par un don mais ça ne suffisait pas à rendre heureux quelqu’un, il fallait qu’un changement s’opère afin d’ouvrir la porte du bonheur. Mon bonheur c’est elle…ce n’est pas un hasard si vous avez choisi de lui donner ce don…C’était un moyen de compenser les deux balances…une part de bien et une part de mal. On a été choisi…parmi tant d’autres. Au contact des deux, tout peut être annuler, il suffit de le découvrir et de bien si prendre. N’ai-je pas raison? déclarai-je, par déduction.

    _ Malin, très malin…c’était très recherché mais vous avez fini par trouver! La chance devait être avec vous! Je pensais qu’il avait tort…mais à croire que je l’ai sous estimé encore. murmura-t-elle, énigmatique.

    _ Tous ceci n’était qu’un jeux pour vous? fulminai-je.

    _ Non, c’était simplement un défi et un accord que nous avions conclu il y a quelques années. Il t’a choisi toi…moi j’ai seulement attendu un peu avant de faire mon choix…mais rassure toi, tu as trouvé la solution. J’accepte ton pacte!

    _ Ne cherchez pas à me devancer…elle ne mourra pas avant très longtemps! annonçai-je, sérieux.

    _ Ne vous inquiétez pas! Elle sera en pleine santé après mon départ…je ne suis pas un tricheur, je ne suis pas à une année près, je saurais être patient.

    _ Elle n’ira pas avec vous! lançai-je, menaçant.

    _ Probablement…mais on ne sait jamais! A présent, signant notre accord! » répondit-elle, nullement décontenancée.

    Je me détachais d’Alisea, toujours immobile et je me levais, fixant prudemment cette forme surnaturelle.

    Elle tendit sa main athlétique pourvue de grands ongles noires et on se serra mutuellement la main. Un courant d’air circula dans le couloir faisant ainsi ébouriffé mes cheveux et l’instant d’après, l’ombre avait disparu…

    Toujours sur le qui-vive, je scrutais les alentours étonnamment silencieux puis je reportais à nouveau mon attention sur l’élue de mon cœur. M’agenouillant à ses côtés, je la soulevais délicatement et tendis l’oreille afin de m’assurer qu’elle respirait. J’entendis un léger souffle sortir de sa bouche et en effleurant son corps, je le sentis à nouveau s’animer.

    Je posais délicatement ma tête sur son cœur et je pus avoir le plaisir de l’entendre à nouveau battre. Si j’avais eu encore le don, j’aurais certainement aperçu une aura jaune éclatante émaner de son corps. Elle remua légèrement les lèvres puis ouvrit délicatement ses adorables yeux si familiers à mon cœur.

     _ « Dieu que je l’aime!…oh, pardon. » me repris-je en pensant, amusé.

    Elle bâtait des paupières, se demandant où elle était puis elle me regarda enfin.

    _ «  Ed..Edward? C’est…c’est toi? Je me sens différente…chuchota-t-elle, de peur sûrement que ce ne soit qu’un rêve.

    _ Oui, c’est moi. lui murmurai-je, tendrement en la serrant contre moi.

    _ Je…je suis morte. C’est ça? bredouilla-t-elle, perdue.

    _ Non…tu as la vie devant toi. Tout est bien qui finit bien. On ne sera plus séparer.

    _ Quoi? Mais comment? dit-t-elle, surprise.

    _ Tu n’es pas la seule qui protège les autres! lançai-je, énigmatique.

    _ …J’ai raté quelque chose, n’est-ce pas? Tu compteras m’en parler?

    _ Oui…nous avons tous notre temps. Nous sommes libres, ma douce.

    _ Libre? Tu veux dire…que je ne suis plus condamnée? bafouilla-t-elle en pleurant toutes les larmes de son corps.

    _ Non, tu ne l’es plus! Tu vas pouvoir sortir de cet endroit! déclarai-je en la berçant et en lui murmurant des mots doux.

    _ C’est un miracle!

    _ Oui…( mon regard fut éteint le moment d’après que ça l’inquiéta ) …pardonne moi de ne pas avoir tenu ma promesse. Je ne voulais pas te faire du mal…

    _ Ce n’est rien…tu es revenu, c’est tout ce qui compte et tu m’as sauvé! pleura-t-elle en se nichant contre mon cou.

    _ Sache que je n’étais jamais loin, même si tu ne m’avais pas vu…j’étais dans l’hôpital! Je veux que tu le saches…je ne pouvais rester trop longtemps loin de toi. Tu es l’être le plus merveilleux au monde qui me soit d’exister.

    _ Je ne t’en veux pas! Je comprends ta douleur…je suis désolée de t’avoir affliger ça, toi la seule personne que j’aime de tout mon cœur. Oublions et allons de l’avant! Pensons à notre avenir… annonça-t-elle en se penchant vers moi.

    _ Mon amour!…il me tarde de le connaître!  » avouai-je en l’embrassant fougueusement contre mon cœur.

                                                                                    
                                                                     
    Bonus spécial - 4 mois plus tard…


     
    _ «  Attends…c’est bientôt terminé…voilà, c’est fait! Tu me vois? demandai-je en écrivant ces mots dans une fenêtre.

     _ «  Je mets la mienne… » - avait-t-il écrit.


    Assise au bureau de mon père, j’attendais le résultat sur l’ordinateur familial. J’avais internet mais jusqu’à présent, je n’avais jamais utilisé MSN…je ne l’ai fait que pour une personne. Soudain un petit écran s’afficha à côté comme moi et je le vis enfin après tout ce temps…La dernière fois qu’on s’est vu c’était pendant les vacances du mois d’avril c’est-à-dire il y a un mois au moins. Il a passé quelques jours avec moi, c’était merveilleux! A ce souvenir, je rougissais fortement gênée aux moments qu’ensemble on avait partagé. Avec mes économies, j’ai pu enfin acheté une Cam…on avait mis notre mal en patience se contentant de s’écrire sur MSN…mais maintenant c’est fini et je n’en étais que plus heureuse. Il avait un peu changé, il ne s’était pas rasé depuis quelques jours apparemment et il avait les cheveux en bataille. Je fondais littéralement à sa vue, il était craquant comme jamais. Il m’observait aussi immobile et sûrement autant heureux que moi puis je vis qu’il était entrain de marquer quelque chose…

    _ «  Tu es plus belle que dans mon souvenir…je suis tellement content de voir ton si beau visage… 

     

    _ Tu es beau aussi, mon tendre amour ^_^

     

    _ Il me tarde de te voir…

     

    _ Moi aussi…j’ai tellement hâte de te serrer contre moi…

     

    _ Soyons patient, Alisea…dans un mois, les grandes vacances débuteront et nous serons à nouveau réuni.

     

    _ Il me tarde d’être auprès de toi…passez des vacances chez toi et rencontrez ta famille.

     

    _ Ne t’inquiète pas! Je leur ai parlé tellement de toi…ils ont hâte de te voir =)…zut!

     

    _ Quoi? Qui a-t-il? 0_0

     

    _ C’est pas possible! Beth m’a battu au Minotaure…tricheuse! Elle en profite quand je suis distrait pour me coincer!

     

    _ Lol…ça ne m’étonne pas! xD.

     

    _ Maintenant qu’elle connaît ma faiblesse, elle en profite pour me faire perdre tous mes moyens! Mais ne t’inquiète pas…je compte bien me rattraper! Elle va voir! lol.

     

    _ Quelle faiblesse?? *_*

     

    _ …Je croyais que c’était manifeste. »


    Je le regardais pensive et je le vis me fixer avec une telle tendresse dans les yeux.


    _ « Moi? C’est moi, ta faiblesse??

     

    _ Oui, pourquoi? En doutes-tu??…Beth a tendance à me parler de toi à chaque fois qu’on fait le jeux en ligne et quand c’est comme ça, je pense continuellement à toi.

     

    _ Euh…je ne sais que penser? - rougis-je.

     

    _ Tu es adorable quand tu rougis…ça me donne plus envie de te voir et de t’avoir près de moi.

     

    _ Moi aussi…j’ai envie…de te serrer contre moi. Tu me manques…tes bras me manquent…

     

    _ Alisea… » - il évitait mon regard.

    Il bougea nerveusement…puis il sembla être interpeller vu qu’il tourna la tête derrière et partit rapidement. Mais où va-t-il? A part ça, depuis l’incident à l’hôpital, on a décidé d’un commun accord de nous tenir éloigner de ce genre d’endroit…peut être parce qu’on a vu trop de chose que nous n’oublierons probablement jamais…enfin du moins pendant un moment, le temps que ça passe. Distraitement, je lui écrivais mes sentiments.


    _ «  Je t’aime…tout ce que je souhaite c’est de passer le reste de ma vie avec toi. - écrivais-je.

     

    _ J’en rêve tout le temps…tes baisers me manquent…c’est tellement dur, je crois que je ne peux plus me passer de toi. Je suis inconditionnellement et irrévocablement amoureuse de toi…c’est assez amusant…jamais je n’avais pensé jusqu’alors faire une déclaration comme ça en ligne lol. » - poursuivais-je.

     

    Trop concentrée par ce que j’écrivais, je ne l’ai pas vu revenir. Quand il lut ces mots, il se leva et farfouilla dans un coin de sa chambre puis revint s’asseoir rapidement.


    _ «  Es-tu capable d’attendre un jour supplémentaire??

     

    _ Quoi?? ( il me souriait malicieusement )

     

     _ Je ne peux pas rester là sans rien faire alors que tu me dis ça! Je veux te voir, te prendre dans mes bras, t’embrasser et te dire ces choses là en face. Je prends l’avion aujourd’hui…j’ai commandé et demain après midi je serais en bas de chez toi. Sauras-tu tenir le coup?

     

    _ Tu me dis ça! Tu es fou! ^_^. Que va penser ta famille? ( surprise totale )

     

    _ Elle pense comme moi! =)


     
    _ …Eh bien…attendre un jour c’est rien comparé à un mois, je saurais me tenir. Je t’attendrais, Edward…reviens moi! ( impatiente )

     

    _ Je fais mon sac…je préviens tes parents, ne te fais pas de soucis. Je leur dirais que je veux te faire une surprise lol.

     

    _ D’accord! Dépêche toi alors!

     

    _ Oui, oui…mademoiselle l’empressée =)

     

    _ Qui l’est le plus entre nous deux?

     

    _ Va savoir! lol. A demain, mon ange…

     

    _ Je vous aime Edward Masen!

     

    _ N’oublie pas de me le dire demain! » - écrit-il en souriant puis on coupa la conversation après de derniers mots doux.

     Quel joie immense quand le lendemain enfin je pus à nouveau le retrouver…j’avais tellement guetté son arrivé qu’au moment où je l’ai vu, je suis sortie et j’ai sauté dans ces bras que j’aimais tant en riant. On s’embrassa longuement, très longuement sous le regard amusé de mes parents.

    _ «  Je t’aime, Edward…je t’aime à la folie! m’exclamai-je, enjouée.

    _ Enfin tu es là…( souriant ). Que ferais-je sans toi, Alisea? » me chuchota-t-il amoureusement, en effleurant lentement mes lèvres tout en me regardant.

    Je crois qu’il n’y a pas plus belle fin que celle là non? lol.

     

    <3 FIN <3

    Miss Lovely

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Trois semaines se sont écoulés depuis, l’hiver arriva tellement vite. La neige recouvrait tout le jardin de l’hôpital ainsi que les lieux environnants. Depuis qu’il est partit, je me suis considérablement rapprochée de mes parents comme jamais auparavant. C’est comme si on se redécouvrait, comme si on recommençait à zéro. Ils restèrent avec moi chaque jour qui suit allant même jusqu’à proposer de veiller sur moi, ceux sur quoi j’étais contre car je voulais qu’ils se reposent mais aussi afin de continuer de sauver des gens dans le secret. J’ai pu parler à ma mère de Beth et j’ai même eu l’occasion de mentionner mon amitié avec…lui…depuis un moment, j’évite de dire son prénom car cela m’était de plus en plus douloureux. J’avais un manque, un vide au fond de moi…à la fois terrible et angoissant. Il ne me quittait pas…

    Je suis condamnée…voilà la vérité et je suis incapable de l’annoncer à Beth ou encore à…Je retins mon souffle, mon front tremblant contre la paroi de la vitre de la salle d’attente.

    _ «  Alisea? Nous y allons ton père et moi. Tu es sûr que tu ne veux rien?…tu ne veux pas qu’on reste avec toi ce soir? s’enquit ma mère, anxieuse, son manteau sur son avant bras suivi par mon père pensif.

    _ C’est pas la peine, maman! Je vais bien! Vous pouvez y aller sans crainte…je ne compte pas partir dans la nuit…j’ai…j’ai fait une promesse et je me battrais. Ne vous inquiétez pas! rassurai-je, toujours le nez collé à la vitre glacée.

    _ Les parents ne pourront jamais être totalement rassurer ma chérie mais soit…s’il y a néanmoins un soucis, appelle-nous. On t’aime ». murmura mon père en allant déposer un baiser sur mon front légèrement incliné vers eux suivi par un câlin maternel puis ils partirent.

    Demain c’est la veille de noël…

    Pendant cette période, les horaires ont changé à peu de choses près pour les visites...avant c’était jusqu’à 20h et là c’est jusqu’à 19h30. Je me remis à contempler le paysage enneigé et on voyait qu’une averse faisait rage.

    *

    *               *

    Il pleuvait à flots quand quelqu’un sortit d’un taxi, en tentant tant bien que mal de cacher cette averse avec son bras. Il traversa la route pour rejoindre de l’autre côté l’hôpital. Légèrement essoufflé et trempé des pieds à la tête, il s’arrêta un instant à l’entrée et secoua son manteau marron d’où était posé de nombreuses gouttelettes tel des cristaux. Il essuya d’une main son visage quelque peu mouillé et leva les yeux vers la porte d’entrée. Il se figea…Il vit avec malheur les modifications d’horaires et resta immobile devant, consterné et abattu. Le vieux Jim était seul au rez de chaussée dans la semi pénombre à entretenir le sol quand il le vit, pensif à côté d’une tempête incroyable. Edward l’aperçut et sembla hésiter…Jim s’approcha de plus près et reconnut le fameux jeune homme qui était souvent avec Alisea. Cela faisait un bon moment qu’il n’était pas venu…Il était probablement revenu pour la voir et n’avait eu aucun vent des changements d’horaires…il fut pris au dépourvu. Le voyant ainsi, il compatit et pensa que pour une fois, il pouvait faire une exception à la règle. Cela faisait déjà 10 ans de bons vieux et loyaux service dans cet hôpital et n’a jamais eu à dérober à la règle jusqu’à maintenant…mais pour lui, il était évident que ce garçon devait rentrer afin de la voir. A cet instant, Charlie passa en coup vents quand il vit le vieil homme regardait Edward, les yeux fermés par la lassitude et le front contre la porte de l’accueil. Il s’avança vers Jim et celui-ci le fixa d’un air contrit. L’interne soupira et suivit de Jim, alla à l’encontre d’Edward.

    *

    *               *

     Je finis par m’arracher à la contemplation de l’extérieur et je me mis à m’asseoir les jambes croisés sur un banc, seule face à d’impressionnantes machines lumineuses. Il n’y avait pas un chat, c’était le silence radar. La musique de fond était toujours présente, ne sachant que faire je prêtais attention à la douce mélodie et aux paroles…

    «  Je pense à lui ce soir, la solitude est venue me voir…

    Si mon amour a tort, est-ce que mon âme aimera encore?

    Car il est celui…il est l’homme sans qui, tout s’éteint dans mon corps… ».

    Mes yeux commencèrent à picoter péniblement, je sentais venir mon désarroi, ma vulnérabilité…

    «  …Je donnerais ma vie, mes jours, pour une nuit

    Je lui donnerais mes rêves, pour ses lèvres sur mes lèvres… ».

    Les larmes glissèrent une après une, connectée à cette chanson.

    « …Je risquerais mon âme, mes espoirs et j’épuiserais mes larmes…

    Je donnerais toute ma vie, pour qu’il m’aime une nuit… ».

    Les larmes apparaissèrent de plus belle et je me mis à sangloter, tremblante.

    Edward…Edward…Edward…Edward…avais-je en tête, le visage en pleurs. J’entourai mes genoux de mes mains et je me mis à me balancer pour calmer ma douleur à nouveau béante. La chose apparut à moi comme une évidence…j’étais irrémédiablement et immanquablement tombé amoureuse de lui.

    «  …J’ai vu dans son regard, imaginé le début d’une histoire… ».

    Je reniflais discrètement et j’essuyais avec ma manche mes yeux humides. Edward arriva à cet instant et me vit écoutant cette musique. Me voyant pleurer, il chercha à savoir ce qui avait provoqué cela quand il prêta à son tour attention à la chanson.

    « …Je ressens sa présence, près de moi, effaçant les distances

    Car il est celui, il est l’homme sans qui, tout s’éteint et s‘enfuit…

    Je donnerais ma vie, mes jours, pour une nuit

    Je lui donnerai mes rêves, pour ses lèvres sur mes lèvres…

    Je risquerais mon âme, mes espoirs et j’épuiserais mes larmes

    Je donnerais toute ma vie, pour qu’il m’aime une nuit… ».

    Il secoua légèrement sa tête, chassant probablement des pensées inconscientes. Subitement, je me figeais proie à un rêve identique à celui-ci où j’étais seule dans la salle d’attente à l’attendre tout en écoutant de la musique. Et ce beau soir, il réapparaissait à côté de moi. Cette ombre à 5 mètres de moi n’était qu’une illusion…cette impression familière aussi n’était que tromperie… pourtant cela avait l’air si vrai que je me laissais à croire qu’il était juste là, près de moi.

    _ «  Alisea? » me murmura-t-il au loin, d’une voix grave.

    Accroche toi à ce rêve, Alisea!

    Je levais les yeux lentement pour les poser sur ses prunelles grises. Il était diffèrent du rêve, il était trempé mais ce côté était terriblement séduisant.

    _ «  Tu vois, je suis toujours là. Je t’ai dit que je t’attendrais… » disais-je en lui souriant tendrement.

    Son visage sérieux s’anima soudain et l’ombre d’un sourire apparut sur sa bouche. Un sourire craquant…des lèvres si douces, si tentantes…exactement comme dans mon rêve. Il avança lentement et sachant par quoi finit mon doux rêve, je le pris de vitesse. Je me levais puis je courais vers lui pour sauter dans ses bras chauds et rassurants, mes mains autour de sa nuque. En me réfugiant contre lui, j’avais l’impression que c’était réel…ce qui un instant me dérouta. Il répondit en m ‘enlaçant passionnément et posa son regard tendre sur le mien. Mes illusions s’envolèrent d’un coup, mes désirs inconscients refirent surface et dans un élan mon corps réagit à la place de ma raison.  Mon corps frissonna de désir et de volupté entouré de ses bras quand je me penchai vers ses lèvres pour les effleurer puis les goûter avec fièvre. Mes lèvres collés aux siennes, mes mains agrippés à ses cheveux, j’entamai un lent ballet entre nos deux langues, entrecoupés par le rythme saccadé de notre souffle. Cette sensation était étrange…ce n’était pas comme dans mon rêve…il y avait quelque chose de plus que je ne saurais définir. Edward m’embrassait à perdre à l’haleine de quoi perdre la raison et me souleva légèrement…ça n’en finissait pas!!!! Alors que dans mon rêve, cela n’avait pas été aussi loin. Me serais-je trompée???

    Tendrement mais doucement, je ralentis la pression de mes lèvres sur les siennes et il le sentit. Il s’arrêta les yeux fiévreux et posa lentement ses mains sur mes deux joues. Le contact froid et humide me fit réagir…cela n’avait rien d’un fichu rêve, bon dieu!

    « _ Ce n’est pas un rêve c’est ça? demandai-je, malgré moi.

    _ Non… » me chuchota-t-il, en caressant lentement mon dos.

    Il me serra afin de me faire comprendre qu’il était bien réel ce qui me faisait rougir énormément. D’un doigt, il effleura le contour de mes lèvres et de mon visage.

    _ «  Je suis bien là…tu pensais rêver? Je t’ai pourtant promis que je reviendrais et je suis revenu.

    _ Euh…( paumée ).

    _ Tu as vraiment cru être dans un rêve? ( surpris ) Alors ce baiser…?

    _ J’ai beaucoup rêvé de ton retour…mais jamais je n’aurais agi ainsi si j’avais deviné que tu étais vraiment là. avouai-je, embarrassée.

    _ Tu veux dire…que tu préfèrerais m’embrasser dans tes rêves plutôt que dans la réalité? s’enquit-il, intrigué, les yeux braqués sur moi.

    _ Euh…eh bien… » commençai-je en le scrutant, hésitante.

    Je n’eus pas le temps d’émettre quelque chose qu’il reprit délicatement mes lèvres. Il réussit à m’arracher un soupir haletant et me fixa d’un œil diffèrent.

    _ «  Edward…je…( perdue )…on ne peut pas…tu es mon meilleur ami…jamais je ne veux perdre notre amitié…bredouillai-je, en regardant mes pieds.

    _ Alors c’est ça…( pensif )…tu as peur…tu veux qu’on reste amis à jamais. Cela semble bien long… après tout ce temps, j’y ai beaucoup songé…

    _ Non, Edward! suppliai-je, les yeux fermés.

    _ …Je pensais me contenter d’être un ami pour toi mais je me dois d’avouer qu’une part de moi, voulez plus que ça. Pourquoi n’as-tu pas quitté un seul instant mes pensées?? Pourquoi ce vide loin de toi? Pourquoi je me sens si mal si impuissant face à toi? J’ai peur…de perdre ce qu’il y a de plus vital pour moi. J’ai peur de perdre pour l’éternité celle qui m’est enfin destinée…j’ai peur de te perdre, Alisea.

    _ Tu ne sais pas ce que tu dis…On n’a pas d’avenir, Edward. Je risque probablement de passer ma vie dans cet hôpital et tu vis à l’autre bout de la terre. pleurai-je, en me cachant de mes mains.

    _ Tu es toute ma vie…et ça ni les océans ni les continents n’y changeront rien. Je t’ai tellement attendu, Alisea…laisse moi entrer dans ta vie! dit-il en me prenant par les épaules, désespérément.

    _ J’ai tant souhaité cet instant si tu savais…mais je ne peux…t’infliger d’avantage de peine. Je ne veux pas que tu souffres à cause de moi…lui murmurai-je, tremblante.

    _ Tous ce qui compte pour moi c’est toi! Je serais fort pour nous deux, je t’aimerais jusqu’à mon dernier souffle…

    _ Moi aussi…confessai-je, en larmes.

    _ Alisea…Alisea…( me serrant contre lui douloureusement ) reste près de moi. Laisse moi te protéger, t’aimer et m’occuper de toi. »

    Sentant ma force faiblir, je finis par capituler à sa déclaration toujours en pleurant contre son manteau en cuir marron. Il m’encercla et chuchota à mon oreille des mots tendres tout en prenant l’initiative de me porter dans ses bras et de m’amener dans ma chambre.

    *

    *              *

     Quelques minutes après, j’étais dans mon lit, il s’allongea à mon côté lui ayant laisser de la place et il prit ma main tendrement qu’il ne quitta pas. Il était contre moi, effleurant inlassablement ma main avec douceur…tout en continuant il m’embrassa au front pour m’apaiser. Je me sentais si bien avec lui, j’avais à nouveau l’impression de renaître, d’être invincible…de déplacer des montagnes pour la personne que j’aime. Il remarqua mon regard et me sourit en coin, tout en jouant doucement de ses doigts avec les miens…ça devenait presque fascinant à contempler. Oui je l’aimais malgré tout…je ne peux plus le nier à présent.

    _ «  Pourquoi es-tu revenu maintenant? Demain c’est la veille de noël, tu devrais être avec ta famille! annonçai-je, lasse.

    _ Parce que ces 3 semaines ont été trop longues pour moi. J’avais par-dessus tout envie de te revoir. Je suis rentré pour régler certaines choses vu que mes parents avaient besoin de moi mais maintenant que c’est fait…ma priorité c’est toi. C’est avec toi que je veux être…mes parents ne m’en veulent pas…ils comprennent, ils doivent avoir deviner à la façon dont je leur ai parlé de toi que tu comptais pour moi. répondit-il en caressant de son autre main mes cheveux.

    _ …Mais…( pensive )…Comment as-tu pu entrer? Les visites ont été modifiées donc c’était fermé, non??

    _ …Oui, en effet. ( renfrogné ) Heureusement que Jim et Charlie ont eu pitié de moi dehors sous une pluie battante. lança-t-il, en riant doucement.

    _ Oh…je suis désolée. Tu as eu beaucoup de chance de tomber sur des gens qui m’aiment bien.

    _ Oui…je sais. » dit-il d’un air contrit ce qui me fit rire.

    Ce léger rire sortant du cœur eut une drôle de résonnance pour Edward. Il me dévisagea surpris…c’était la première fois que je riais avec une telle insouciance. Jusqu’à maintenant mes rires étaient limités…Me voir rire le rendit plus heureux car il emprisonna ma main enlacée à la sienne pour la porter délicatement à ses lèvres et l’effleura tel un souffle. Ce geste si attentionné m’émut plus que je ne saurais le penser.

    _ «  Je t’aime… » échappai-je, dans un murmure.

    A ces mots, ses yeux rivèrent vers moi, tendres. Il quitta ma main pour la poser sur ma joue et se pencha pour m’embrasser amoureusement.

    _ « …Je t’aime, Alisea ».

    Je le contemplais avec un plaisir immense ce qui lui arracha un rire légèrement joyeux.

    _ «  C’est officiel!!! s’écria-t-il, les yeux malicieux.

    _ Quoi?? m’enquis-je, distraitement tandis que je caressais lentement son avant bras, émerveillée.

    _ …Je suis ton petit ami! » dit-il, en souriant.

    Je le poussais gentiment poussant un soupir exaspéré, il me prit un peu plus dans ses bras et nous rîmes tous les deux de bon cœur comme des gosses, complices.

    *

    *               *

     Ce soir là, je dormis pour la première fois avec lui…enfin…que je dormais avec un garçon…qui était d’autant plus mon petit ami. Passer toute la nuit bercée dans ses bras fut une expérience inouïe pour moi. Je me sentais tellement en sécurité que j’avais abandonné l’idée pour aujourd’hui de sauver des gens. Je voulais profiter de chaque instants auprès de lui jusqu’à la fin… Par la suite le lendemain matin, Edward fit la connaissance de mes parents. Ceux-ci furent ravis de le connaître et s’intéressèrent beaucoup à lui. Brusquement, un passage de cette scène me revint en mémoire.

    * Flash Back *

     Edward parlait à mon père dans le couloir tandis que moi je les observais de la porte de ma chambre dans une conversation animée. Ma mère se rapprocha de moi et me sourit.

    _ «  Alors voici ton fameux ami… il est charmant. lança ma mère, pour faire la conversation.

    _ Euh…il est plus qu‘un ami, maman…répondis-je, en le regardant.

    _ Ton père et moi nous ne sommes pas fous ( non sans humour ) …nous l’avons remarqué. Il semble beaucoup être attacher à toi. Est-ce qu’il sait pour toi? » demanda-t-elle, en me guettant.

    Quelque chose sur mon visage a dû me trahir probablement mon air pincé qui lui arracha une exclamation étouffée.

    _ «  Il n’est pas au courant???

    _ Je n’ai pas eu le courage de lui dire quand il est partit ainsi qu’à Beth et maintenant il est revenu pour moi…je ne veux pas lui faire de la peine alors qu’il vient d’arriver. Je t’en prie…promets moi que ni papa ni toi, ne révèlerez à Edward que les choses se sont aggravés pour moi. J’en ai conscience, je sais que je dois le lui dire…j’attends le bon moment…

    _ Plus tu attendras, plus tu reculeras l’échéance, plus se sera dur pour lui. Ton père et moi savons à quoi nous attendre mais jamais on pourra accepter ta mort…normalement les enfants n’ont pas à mourir avant leurs parents.

    _ Maman ( triste )…c’est dur mais je compte le lui dire moi-même et je lui dirais même si cela va m’en coûter. » avouai-je, péniblement en le fixant à nouveau souriant aimablement à mon père.

    _ Je prie pour un miracle! » murmura ma mère en me serrant d’un bras contre elle.

    * Fin du Flash Back *

     J’étais dans mes pensées puis je finis par sortir de ma torpeur pour chercher des yeux l’être aimé. Celui-ci m’observait depuis un moment, plantée au milieu de la salle d’attente. On a passé toute la journée avec mes parents et on a eu droit à un dîner digne de ce nom pour une veille de noël…suivi par des bombardements de flash. Depuis peu ils étaient partit, Edward avait proposé poliment de les raccompagner pour moi malgré leur contestation. J’avais remarqué combien ils l’appréciaient, qu’ils le considéraient comme un membre à part de la famille. En l’attendant, j’avais repensé à tous ce qui c’était passé jusqu’à maintenant dont la discussion sensible avec ma mère.

    Et là, le voyant me regarder d’un air peiné, il déclencha en moi un excès de tendresse et d’anxiété.

    _ «  Edward? Est-ce que ça va?? Tu as l’air tracassé? m’inquiétai-je, un point sur le cœur.

    _ Je viens de remarquer que quand je m’éloignais de toi…ton aura jaune faiblissait par rapport à l’autre noir. Quand je suis à ton côté, elle est à égalité avec cette autre aura… » répondit-il, immobile et ailleurs.

    Il était à 5 mètres de moi, à une distance trop longue pour moi que je la franchissais à l‘instant même.

    Je me lovais dans ses bras afin de lui apporter réconfort et afin d’apaiser son tourment.

    _ «  Alors ne me quitte pas! Tu m’as promis! annonçai-je, en lui souriant.

    _ Je ne risque pas de l’oublier, mon ange. me dit-il, en me caressant la joue.

    _ Il pleut encore aujourd’hui incroyable!! De la pluie lors d‘un hiver enneigé…tout bonnement étrange non? commentai-je soudain, le regard rivé sur la baie vitrée.

    _ Oui… » fit-il, distrait tout en m’entraînant sur l’une des banquettes avec lui.

    Je me retrouvais assise sur ses genoux et on s’enlaça amoureusement.

    _ «  Je ne t‘ai même pas offert de cadeau de noël…soupira-t-il légèrement.

    _ Si, je l’ai eu! Il est là…ton retour et ta présence à mes côtés est le plus beau cadeau qu’on m’est fait…

    _ Oh…( souriant ) tu es aussi mon plus beau cadeau de noël, Alisea. Tu es tout ce dont je pouvais rêver!

    _ …tu es le petit ami dont j’ai toujours voulu…pour la première fois, je me sens…femme. confessai-je en le regardant droit dans les yeux.

    _ Tu veux dire…quoi par là? Que tu n’as jamais eu de petit ami? Que je suis le premier? dit-il, surpris.

    _ …oui.

    _ Bon sang c’est impossible!! Ils sont aveugles ou quoi! s’écria-t-il, ébahis en faisant référence à la population masculine.

    _ Euh…c’est tout moi! Je suis peut être trop spécial pour eux.

    _ Oui, tu l’es et pas qu’un peu! ( rires ) Mais ça n’a rien de gênant…j’aime ce côté-là chez toi…Tu ne sais pas à quel point ce que tu viens de me dire, me rend heureux.

    _ Heureux?

    _ Oui…ça veut dire qu’aucun garçon ne t’a effleuré, embrassé, aimé à part moi…que je suis l’unique…celui que tu as choisi. Je suis celui qui a obtenu ton cœur…et toi, le mien. annonça-t-il, en posant son front fiévreux contre le mien.

    _ Tu es celui qu’il me faut, Edward depuis longtemps. Je sais qu’à présent ma vie n’a pas de sens si tu n’es plus près de moi. Tu es ma source de vie…mon oxygène. Loin de toi, tout n’est que ténèbres et je suffoque.

    _ Accroche toi à moi, mon ange protecteur. Tout ira bien si nous restons ensemble. »

    On se serra plus étroitement l’un contre l’autre et on échangea un long et tendre baiser.

    *

    *             *

     Le jour de noël fut plutôt calme…mes parents avaient prévu de passer en fin d’après midi me voir pensant que j’aimerais être seule avec Edward. C’était vrai en quelque sorte…je veux être avec lui, seulement avec lui. On se promena pour la première fois dans le grand et spacieux jardin de l’hôpital Saint Juste. Emmitouflée d’un parka de fortune et d’une écharpe de couleur mauve, je me baladais main dans la main avec lui sur une neige poudreuse. La neige avait reprit et le souvenir de la pluie de la veille ne laissa qu’une légère trace sur les nombreux bosquets en fleurs qui embaumait les lieux. Nos pas lents et synchrones laissèrent derrière nous la marque de notre passage. Amusée, je souris enchantée par ce cadre idyllique…je me sentais libre de toute oppression. Des flocons de neige tombèrent sur nos têtes et Edward ria légèrement à mon expression ravie. Il avait troqué son blouson en daim marron pour un parka gris et enfonça ses mains dans ses poches quand je me détachais de lui pour virevolter autour de moi un peu plus loin, la tête levée vers le ciel. Ce spectacle rendit Edward très heureux tandis que des petits flocons s’éparpillèrent sur mes cheveux bruns, sur mes joues, sur mon front. A cet instant, il me regarda avec adoration sous le charme de cette apparition féerique.

    _ «  Tellement belle…on dirait un ange descendu du ciel. pensa-t-il fondant littéralement à la vue de mon visage paisible levait vers le ciel et les mains en l’air sentant la neige se déposaient dessus.

    _ Edward! interpellai-je, celui-ci sortit de ses pensées.

    _ Qu’il-y-a-t-il?

    _ Viens!…, fis-je d’un signe de la main et il me suivit jusqu’en dessous d’un saule pleureur vêtu d’un manteau blanc.

    _ Oui…je suis là. dit-il d’un air content.

    _ Je voudrais graver cet instant toute ma vie. Je suis si heureuse d’être avec toi, si heureuse d’être libre…J’ai envie de danser…je n’ai jamais ressenti ça auparavant. lui avouai-je en déposant mes deux mains gantées sur ses deux joues, essoufflée.

    _ Tu es tellement craquante les joues rouges et les yeux brillants d’excitation comme un enfant qui vient de découvrir un trésor…j’ai bien dû mal à me contenir de t’embrasser. répondit-t-il d’un air très sérieux ce qui me fit rire.

    _ Eh bien, qu’attends-tu? C’est-ce que je désire par-dessus tout! m’écriai-je en lui sautant au cou, espiègle.

    _ Je ne vais pas me faire prier, demoiselle! » lança-t-il, avec humour.

    Il répondit à mon invite tout en me faisant tournoyer dans les airs, sous cet abri à l’insu des regards. Ce manège fut ponctuer de rires et de nombreux baisers…

    Bien plus tard, nous retournâmes à l’intérieur se mettre au chaud et on se promena dans l’hôpital ensemble, nos mains l’une et l’autre scellées. Malgré moi, je voulais voir les visages des nouveaux bébés à la nursery et en me retrouvant à nouveau devant la paroi vitrée qui montraient une douzaine de bébés, mon cœur se serra. Edward derrière moi s’avança et m’entoura de ses bras, les mains posées prudemment sur mon ventre. Les yeux rivaient sur les bébés, il me chuchota contre l’oreille :

    _ « Ils sont fascinants non? Je suis sûre que tu ferais une mère merveilleuse..je t’imagine bien enceinte…tu serais si belle. »

    A ces propos, une larme glissa lentement sur ma joue et pour ne pas me trahir, je me lovais d’avantage contre lui mes mains sur ses bras. Je ne pouvais pas le regarder donc je regardais devant moi afin qu’il ne remarque pas ma tristesse et mon désarroi. Soudainement ses bras se resserrèrent autour de ma taille, enfouissant sa tête dans mes cheveux, il fut parcouru de frisson…ou bien serait-ce un tremblement? Je n’osais lui demander ce qui se passer de peur que mes émotions ne se reflètent dans ma voix. Il me serra désespérément, le visage enfoui dans mes cheveux respirant mon odeur. Un silence s’établit puis Edward échappa ces quelques mots :

    _ « Ne me quitte pas! ».

    Mes mains commencèrent à trembler alors je serrais plus fort ses bras afin de me donner du courage. Mon avenir était incertain…chaque jour approchait à mon déclin. Je ne savais toujours pas comment lui dire…il me reste temps à découvrir! Je voudrais vivre, faire des études, avoir un travail, me marier et avoir des enfants. Mais ce bonheur m’étais arraché de force, je ne partagerais jamais ça avec Edward. On resta immobile l’un contre l’autre, figés et prisonniers par le temps qui nous oppriment.

    *

    *              *

    Cinq jours plus tard, j’étais toujours au même point…

    Edward n’était toujours pas au courant ce qui contrariaient mes parents qui ne souhaitaient pas lui cacher la vérité. Nous étions le 30 janvier…Mon amoureux dormait paisiblement contre moi quand je fus réveiller. Sa respiration était lente, ses cheveux en bataille et quelque plis obscurcissaient ses traits…même dans le sommeil, il semblait torturer. D’une main, je caressais l’arcade de ses sourcils ce qui détendit subitement ses traits. Je regardais le réveil, il indiquait 6h du matin alors tranquillement je m’échappais de l’emprise de ses bras et je me levais sans faire le moindre bruit. Cela faisait un moment que je n’avais pas guéri des patients trop obnubilé par Edward. Il était temps que je reprenne les choses en main. J’enfilais mon peignoir et partit en douce de la chambre. Au bout d’un moment, Edward se réveilla alerte regardant autour de lui puis il se ressouvint qu’il était dans ma chambre. Il me chercha d’une main quand il rencontra le vide…Ces sourcils se froncèrent puis il se redressa essayant de se rappeler de ce dont il avait rêvé.

    Ce souvenir lui était vaguement familier…un jour où il avait été voir un proche de ses parents à l’hôpital. Il avait aperçu quelque chose…mais quoi???

    Cela le tracassait, il était à deux doigts de savoir une chose essentielle…il était à côté d’une découverte. Ce dont il était certain c’est que ce qu’il avait vu dans l’enfance avait dû le traumatiser…cela n’avait rien de rassurant au contraire. Il poussa un soupir et se demanda par la suite où je pouvais bien être. Puis il se rembrunit en devinant la raison de mon absence. D’un geste nerveux, il écarta le drap et s’assit, pensif. Comment vivre ça?? Fallait-il attendre?? Son regard se porta sur la petite commode à demi ouverte et intrigué, il y jeta un œil…

    *

    *             *

     Deux heures s’étaient écoulés depuis que j’avais quitté la chambre. Je me suis beaucoup attardée et ça m’a mit beaucoup de temps…puis entre temps, j’avais fini une partie de l’heure dans les toilettes. J’avais peur du retard que j’avais pris et j’avais peur qu’il ne remarque ma disparition. Essoufflée, j’ouvris délicatement la porte et je risquais un coup d’œil à l’intérieur. Edward était réveillé, je me retins d’échapper un soupir nerveux. Il était de dos, immobile face à la fenêtre à contempler je-ne-sais-quoi. Je refermais la porte derrière moi, indiquant que j’étais rentré mais il ne se retourna pas…ni pour me sourire ni pour s’assurer que je vais bien. J’eus comme un grand malaise quand je m’aperçus qu’il ne me disait rien. Hésitante, j’attendais patiemment sans trop savoir quoi faire puis il se retourna brusquement. Ses yeux ne reflétaient aucune douceur mais plutôt de la douleur, son visage était pâle et il n’y avait pas l’ombre d’un sourire. Il me regarda d’un air accusateur, comme s’il se sentait trahi. Soudain je compris…il tenait dans une main une feuille où il y avait un graphique désignant le stade dans lequel j’étais et les commentaires du médecin révélant mes symptômes. Mon regard fixa le tiroir à présent grand ouvert, malheureuse.

    _ « Tu m’as menti! s’écria-t-il, furieux en balançant la feuille sur le lit.

    _ Edward…

    _ Tu comptais me dire quand que tu étais condamné? Non je devrais plutôt dire…que tu allais mourir? …Au dernier moment!!

    _ Ecoute Edward…j’ai essayé mais je n’y arrivais pas. Comment aurais-tu voulu que je te dise ce que tu ne voulais par-dessus tout pas entendre? J’en n’avais pas le courage même avec Beth.

    _ Il fallait seulement dire la vérité! Tes parents ont dû penser quoi!? J’ai été bête…pourquoi tu me fais ça?

    _ Si tu penses que ce n’est pas aussi dur pour moi!! lui reprochai-je, attristé.

    _ Tu l’as apprit après que tu as sauvé Beth c’est ça? ».

    Il vit ses soupçons se confirmer en me voyant pâle.

    _ «  C’est ça qui a déclenché le processus d’accélération? Bon sang!!! Pourquoi a-t-il fallu que le destin est fait un choix entre ma meilleure amie et la fille que j’aime? s’exclama Edward d’un œil hagard, les mains dans ses cheveux.

    _ Edward, je t’en prie…suppliai-je, abattue.

    _ Il faut que je sors sinon je vais faire une bêtise! dit-il en se déplaçant rapidement vers la sortie.

    _ Attends! disais-je en le retenant.

    _ Alisea, laisse moi tranquille…j’ai besoin d’être seul. » me coupa-t-il sèchement d’un regard indifférent dans mon élan, me laissant seule à la porte de ma chambre.

    Les larmes coulèrent abondamment aveuglant mon visage triste et pâle. Voilà maintenant c’était trop tard. Jamais il ne me le pardonnera…jamais…mon champ de vision vacilla pour n’être plus que dans la pénombre…les ténèbres sont prêts à m’accueillir, ils m’attendent avec impatience.

    La sentence a sonné…

    A suivre…

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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